samedi 31 août 2013

Bêtes de scène

Ceci n'est pas un éléphant.
Mais une offrande
vivante
au Dieu Krishna.
Eh.
Vu comme ça
c'est bien naturel
qu'il aille tous les jours
au temple
assister à la prière.
Mais c'est lors de la grande cérémonie annuelle
qu'il faut les voir
ces offrandes sur pattes
tous caparaçonnés d'or
en file
une cinquantaine de bêtes
pardon,
d'offrandes sacrées
déambulant dans la ville
on ne peut que succomber
à genoux!
écoutez-les dans "Instantanés du monde à Guruvayoor" (cliquez sur ce lien)
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 30 août 2013

Vous êtes prévenus!

ça, pour moi, c'est pas possible
ne pas m'approcher!
Alors que l'éléphant fait gentiment claquer
son oreille sur le côté de sa tête
et que ça fait un son
trop beau!
Ne pas m'approcher!
Alors qu'il me suffit de voir un éléphant
pour tomber en amour!
Le cornac me comprend
et m'avoue
qu'il y a un mot
en malayalam
un mot
qui signifie
cet amour fou
que peut susciter un éléphant...
Ecoutez-le en parler
dans "Instantanés du m:onde à Guruvayoor" (cliquez sur ce lien)
Photographie © Anne Bonneau


jeudi 29 août 2013

Ampoules, cals et autres purulences

Quel est le principal souci
d'un éléphant qui aime la rando?
Le même que le vôtre!
Mais si c'est SEULEMENT
au bout de quatre-cinq kilomètres
que l'éléphant commence à souffrir
d'ampoules
qui se transforment allegro
en nid de champignons
et autres purulences
c'est pas faute à ses souliers
mais aux chaînes
qu'on lui laisse
à la patte
même
pour aller
se balader.
Surtout
pour aller se balader.
Forcément
pas très ergonomique.
Si vous n'êtes pas déjà dégoûtés
Ecoutez le véto du camp en parler
dans "Instantanés du monde à Guruvayoor" (cliquez sur le lien)
(Y'a pas d'image, hein, c'est de la radio
comment ça c'est pire?)
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 28 août 2013

Vieille carne et patience incarnée

J'ai dû rester quatre ou cinq heures
aux côtés de ces éléphants
et durant quatre ou cinq heures
le cornac
a inlassablement
répété
le même ordre
toutes les cinq secondes environ
non stop
le même mot
sans discontinuer.
Au bout du compte
il y a juste
la voix du cornac
qui s'est éraillée.
écoutez-le dans "Instantanés du monde à Guruvayoor"(cliquez sur ce lien)
Le même mot.
C'était quoi?
Assis?
Couché?
Sale bête?
Je sais pas
l'éléphant n'a pas bougé...
Photographie © Anne Bonneau

mardi 27 août 2013

Liens de sang

Ils ont pratiquement le même âge
Vasudevan et Moorali
le cornac et son éléphant
et s'entendent plutôt bien
le premier parle au second
qui lui répond en grognements,
soufflements
et autres crachements de la trompe
Sympa.
En vérité en vérité
Vasudevan avoue :
"On ne sait jamais quand l'éléphant va nous tuer
il peut changer d'une minute à l'autre"
Sympa.
Ecouter ces liens de sang,
dans "Instantanés du monde à Guruvayoor" (cliquez sur ce lien)
Photographie © Anne Bonneau

lundi 26 août 2013

Ces zkrxwz!!! de voisins!

Ils sont une soixantaine
les uns à côtés des autres
pas trop près, hein...
60 éléphants mâles
sur 7 petits hectares
j'y connais rien
en territoire de pachyderme
mais ça me parait pas beaucoup
"Pas de problème!"
dit le vétérinaire de ce sanctuaire
"Du moment qu'ils sont bien attachés, il n'y a pas de problème!"
Ecoutez la vie des éléphants sacrés
et leurs soucis de voisinage
dans "Instantanés du monde à Guruvayoor" (cliquez sur ce lien)
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 23 août 2013

Vie de musicien, vie de chien?

"Partout dans le monde aujourd’hui
choisir d’être musicien professionnel 
c’est pas quelque chose de facile… 
Et c’est pas ce que les parents rêvent pour leurs enfants ! 
Ce que je dis toujours, 
si les enfants écoutaient leurs parents, 
ils seraient tous docteurs, 
ingénieurs 
ou avocats ! 
Il n’y aurait pas un seul musicien au monde !
How boring !

Par chance il y a des gens comme moi 
qui refusent d’être ingénieur ou docteur ! "
Colin d'Cruz, musicien jazz à Goa
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 21 août 2013

Jazz du sud, jazz de sang

Rien d’une répétition formelle
on joue chez Colin
d’abord pour le plaisir. 
Parce qu’on a le jazz dans le sang. 
C’est propre à Goa
cette ancienne colonie portugaise de l’Inde 
qui a sans doute gardé 
des relents occidentaux.
Elle les entretient avec passion aujourd’hui
Et talent. 
Attention, les artistes qui vous entourent ce soir
l’air de rien
le nez et les sourires 
dans leurs verres 
aux allures d’eau fraîche
ne sont pas des musiciens du dimanche… 
Des icônes 
que l’on vient entendre de loin, 
des monuments
historiques pour certains… 
Grandes familles de musiciens 
depuis des générations 
nourries au jazz
vont-ils l’avouer au fil de la soirée?
Ou garderont-ils cette décontraction 
et cette simplicité 
propre à ceux 
qui n’ont pas besoin de vous la raconter… 
Just jazz…

lundi 19 août 2013

Jazz sous les pluies de mousson

C’est lorsque la nuit tombe 
sur les rizières du petit village de Sangolda
dans l’Etat de Goa 
que sortent les grenouilles
les criquets
et les fondus de jazz.
Si les premiers s’arrêtent au seuil de l’immeuble de Colin d’Cruz
les seconds montent doucement l’escalier de béton, 
chargés de housses
de boites aux contours flous
dans cette obscurité 
propre aux villages goannais 
passé l’angélus.
Laissant des brochettes de savates devant la porte
entrant avec des sourires éclairant leurs visages 
plus que les lumières tamisées du salon de Colin…

Vodka et vin blanc portugais 
font carburer le petit groupe 
qui étale au fur et à mesure claviers
batteries
et autres trucs à musique
devant la télé 
diffusant 
en silence 
un match de foot.
ça commence soft
écoutez la suite...
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 16 août 2013

Pas moyen de faire la sieste

Des rubans de Jean Sébastien Bach
flottent dans des rues indiennes
vous alpaguant 
par leur côté 
aussi étonnants 
qu’évidents. 
ça vient de là :
La fenêtre au tour gris pâle 
se décrochant sur le  mur blanc 
est ouverte.
La grande grille de l’ashram entrebâillée.
en haut de l’escalier, des savates sont abandonnées
dans la salle immense 
au parquet couvert de tapis
un piano à queue se tait un instant.
Je dérange?
Un sourire me répond
suivi d'un geste 
à rejoindre le tapis.
C'est ici que se sont posés 
des mélangeurs de cultures
des brasseurs de musiques
des artistes visionnaires 
qui ne s’arrêtent pas à la convention classique. 
Créateurs rêveurs. 
Photographie © Anne Bonneau

lundi 12 août 2013

Sa Ri Ga Ma

C’est à Chennai
qu’à choisi de se poser Anil Srinivasan 
après quelques pérégrinations 
aux lointaines Amériques. 
Pianiste classique trentenaire à l’humour débridé. 
Il en faut sans doute
pour faire le choix du classique occidental 
dans la grande cité
nourrie 
soit de musique de film
soit de carnatique ultra traditionnel depuis des millénaires… 
Mais non
tout petit
c’est le do ré mi fa 
qu’Anil préfère 
au sa ri ga ma…  
Aujourd’hui pourtant 
difficile de « classer » Anil 
dans une catégorie musicale précise… 
Ni classique
ni occidental
ni aspirant carnatique
amoureux de la musique, assurément…
Ecoutez-le avec son compère Sikhil Gurucharan
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 1 août 2013

Dissonances

J'ai rencontré Patrick Victor.
Oui!
Un autre Patriiiiiiiiiick
qui fait monter les larmes aux yeux des Seychellois.
Patrick
le chanteur de charme de l'archipel.
Un peu réducteur, non?
En vérité en vérité
Patrick est le genre de gars
tombé dans la musique quand il était petit
bercé par les romances de salon
ET
les danses des anciens esclaves
Alors bon
ça donne beaucoup plus
que ce portrait tout sucre (de canne)
brossé par les clichés
Ecoutez-le!
dans "Instantanés du monde à Bel Ombre" (cliquez sur ce lien)
Photographie © Anne Bonneau