vendredi 28 février 2014

La voix du désert

C'est une école.
Oui, c'est vrai
y'a pas d'uniforme.
Question de bon sens.
Pas de sous
pas d'uniforme.
Bon
une école donc
avec Jigna
qui, pour me faire plaisir
veut que les enfants chantent
pour moi
pour vous.
Moi je dis pas non
quand on veut m'offrir ça.
Sauf que
personne ne veut chanter.
Y'aurait bien Nikool
mais on le trouve pas.
On le cherche
on le crie
il arrive
il veut bien chanter
apparemment il est connu pour ça.
Il ouvre la bouche
et là
c'est tout le désert du Kutch
qui entre dans mon micro.
Cette voix
propre aux bergers itinérants
sablée, racée, profonde et puissante
même
sur un gamin
de huit ans.
Les autres sont ravis
les yeux brillent
les mains crépitent en applaudissements
Ecoutez Nikool Rabari, dans "Instantanés du monde à Ganeshpura" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie ©Anne Bonneau

jeudi 27 février 2014

Tourner sept fois sa langue

Vous avez déjà entendu ça?
"Tourne sept fois ta langue dans ta bouche"
pour éviter
oups
aïe
et autre pardon murmuré...
Ici
à Ganeshpura
c'est écrit
sur les murs de l'école
les sept maximes
du parler mieux.
Pourtant
son à l'appui
je vous assure
que les enfants
savent aussi
tous brailler en même temps
et même couper la parole
des institutrices.
Si si
je me suis cachée derrière le mur
pour enregistrer.
Ouf
vous auriez pu croire
qu'on avait là
un nid
d'enfants parfaits.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Ganeshpura" ( cliquez ici et montez le son pour entendre l'émission)

Photographie ©Anne Bonneau

mercredi 26 février 2014

Et passent les chameaux

Il y a des tas de trucs
dehors
bien visibles
par la porte ouverte.
Des chameaux qui passent
des motos pétaradantes
et rutilantes
des perroquets en vols planés
des filles pas pressées.
Et pourtant
ils sont là
chaque matin
confits en méditation
ces jeunes garçons.
Tous
perdus dans leur Om
et autre Shanti
Pas un qui bronche
face à Sarasvati
la déesse de la connaissance.
Serait-ce possible alors?
qu'ils croient
dur comme le nirvana
que le savoir
est
ce qu'il y a
de plus précieux...
Jigna, elle, le croit
Elle en parle
dans "Instantanés du monde à Ganeshpura" (cliquez ici pour entendre l'émission de radio)

Photographie ©Anne Bonneau



mardi 25 février 2014

Ainsi parlait...

Elle a tout quitté
Ramilaben.
Pour mettre ses pieds nus
dans les pas de Gandhi
et de ses proches.
En l’occurrence
Vinoba Bhavé.
A vingt ans
elle a quitté sa famille
sa communauté
sa vie toute tracée
de femme au foyer
pour s'occuper
des plus démunis.
Elle parle peu
sourit souvent
vit dans une sorte de hutte
et prête attention
aux plus petits.
Elle parle peu
elle sourit.
C'est Jigna
son bras droit
qui nous raconte
cette histoire
extraordinaire
la vie
les engagements
les défis
de Ramilaben
la dame en blanc
qui se tait
et sourit.
Ecoutez-la dans "Instantanés du monde à Ganeshpura" (cliquez là pour entendre l'émission)

Photographie ©Anne Bonneau


lundi 24 février 2014

Le chat dort

Il est tôt
et pourtant
ils sont déjà là
les élèves de la medersa.
Avant l'école
ou après
selon
les saisons
ils se pressent
à l'école coranique.
Ce matin
quand je suis arrivée
c'était un peu le bazar
un peu plus que de coutume
quand toutes les classes confondues
récitent
à tue-tête
( mais pourquoi à tue-tête?)
des textes
pas toujours bien articulés.
Oui mais là
en plus
le prof
dormait encore.
Ecoutez alors, ce que ça donne
dans "Instantanés du monde à Ganeshpura" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie ©Anne Bonneau

dimanche 23 février 2014

Lis ton Coran fillette

Ici
à Sidhpur
on annone récite
en choeur.
Les filles et les gars
tous oscillant du buste
en rythme
ou pas
mais tous
les yeux rivés
sur le Livre.
Et Husseina d'ajouter
pour les filles
la medersa
c'est OBLIGATOIRE
et on n'a pas envie
d'école buissonnière
quand elle fait ces yeux-là.
Asger
lui
parle
de "lavage de cerveau"
et incite
les donzelles
à fréquenter
aussi
l'école.
Husseina n'est pas contre
sinon
comment elles mèneront leur business
les filles,
plus tard,
hein?
Ecoutez leurs joutes
dans "Instantanés du monde à Najampura" (cliquez ici pour écoutez l'émission de radio)

Photographie ©Anne Bonneau


samedi 22 février 2014

Entre nous

Assis sur les tapis
chez Husseina
on discute
avec elle et sa belle soeur Zahara.
On boit des jus de fruits
Zahara a les mains peintes de henné
et Husseina m'assure
qu'elles,
les Bohras,
sont très différentes
des autres musulmanes.
Vous l'entendrez dans "Instantanés du monde Najampura" ( cliquez ici pour entendre l'émission)
Du vêtement
à la façon de penser
de l'éducation
à la façon de prier
tout diffère!
Alors évidemment
quand il s'agit
de caser les enfants
il vaut mieux
selon elle
rester
au sein
de la communauté
et si possible
d'une famille de Sidhpur.
Quand bien même
les enfants
sont ingénieurs
à Atlanta.

Photographie ©Anne Bonneau

vendredi 21 février 2014

Superlatifs et autres artifices

On m'avait dit
"c'est incroyyyyyable cet endroit!
tu n'en revieeeeeeendras pas!"
Bon.
Quand on me dit ça
j'opine, ah bon
et je me méfie.
Tout comme lorsqu'on me dit
"Y'a rien à voir"
Ben voyons
impossible.
Oui
mais là
quand Bhuni est arrivée
avec ce bouquin entre les mains
"The Vohrawaads of Sidhpur"
écrit par l'architecte Zoyab Kadi
alors là
je me suis dit
Incroyyyyyyable! j'en reeeeeeeeviens pas!
Il FAUT que j'y aille.
Eh bien c'était vrai!
ça n'avait pas disparu hier sous les pelleteuses ( ça arrive)
et c'était vraiment
des quartiers entiers
de ces demeures d'un autre âge.
Bon, pas à l'échelle du Chettinad quand même...
( jetez un coup d'oeil au Chettinad, là )
Mais de quoi s'extasier
oui.
Parce que derrière les façades
il y a aussi
des vies.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Najampura" ( cliquez ici pour entendre l'émission de radio)
Photographie ©Anne Bonneau

jeudi 20 février 2014

Pas de ça entre nous!

C'est la prunelle de leurs yeux
ces maisons de famille
ce qu'ils ont de plus précieux
je n'ai pas dit de plus cher.
Sûrement pas de plus cher...
Mais la communauté Bohra
entretient autant que faire se doit
ces demeures de Sidhpur
où ils ne se rendent
qu'une fois l'an.
Alors ils se sont dit comme ça
pourquoi ne pas les ouvrir
aux visiteurs?
Leur faire partager
notre mode de vie?
Chambres d'hôte ça s'appelle.
Pourquoi pas?
C'est en train de se mettre en place, ici
il y a matière
il y a aussi la volonté
pas vraiment la nécessité
l'argent ne manque pas...
Juste, le désir de partager
ou peut-être
de voir
un peu plus souvent
les volets grincer
les portes claquer
des enfants
jouer
sur les perrons
des vendeurs de légumes
crier au petit matin
entre les façades décorées.
La vie, quoi.
Ecoutez les Bohras envisager ce chambardement
dans "Instantanés du monde à Najampura" ( cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie ©Anne Bonneau

mercredi 19 février 2014

Féminin pluriel

Il est fier, Asger
Il peut non?
Non, non,
c'est pas sa fille, là, sur la photo
c'est pas pour ça!
Mais c'est un peu sa fille quand même, en fait.
C'est une école
à Sidhpur
financée
par les Bohras
partis ailleurs
pour faire fortune
ou du moins, pour vivre
et qui n'oublient pas
d'aider ceux qui sont restés
et qui ne sont pas
forcément
des Bohras.
Ces donzelles
sont musulmanes
et Asger est fier
de les voir là
sur les bancs de l'école.
C'est nouveau.
Avant
les filles
restaient à la maison.
Il est fier, Asger
il peut!
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Najampura"( cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie ©Anne Bonneau

mardi 18 février 2014

Passage obligé

Comme nous voulions suivre
pas à pas
les pérégrinations
des Bohras
en terre natale
ils nous disent
allons.
Allons voir l'Amil.
Ah.
Comme ce n'était pas tout près
j'ai eu le temps
de demander
ce que cela pouvait bien être
un Amil.
Autorité religieuse
m'a t-ton répondu.
Une sorte de Dai, alors?
Sourire
ouf, j'avais vu juste
un sous-Dai, oui, nommé par le Dai.
Le Dai, vous le connaissez
c'est le chef spirituel des Bohras
Bon
ils vous racontent tout cela
bien mieux que moi
dans "Instantanés du monde à Najampura" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Alors qu'est ce qu'on fait
lors d'une visite de courtoisie
à l'Amil?
On met son calot
on le salue
on cause
on transpire quand la clim s'arrête
- moi j'adore, ça fait moins de bruit-
on boit du thé.
Ah non, du café.
Incroyable en ces contrées.
Les Bohras viennent du Yémen.
c'est peut-être pour ça...

Photographie ©Anne Bonneau

lundi 17 février 2014

Garder le rythme

Les premiers jours
à Sidhpur
dès que tous s’arrêtaient
après le déjeuner
pour une looooongue sieste
jusqu'à six heures, quoi
nous
on en profitait
allez zou
pour sortir
quêter
de quoi nourrir
les Instantanés
dehors.
Bon
évidemment
par 45°C à l'ombre
il n'y a plus grand chose
dehors...
Après quelques jours
on a compris
et on s'est aussi
affalés
sur les coussins
pour un p'tit repos
rythmé par les pales du ventilo
et les doubles bips
de messages reçus :
Le reste du monde
qui veut parler
à Asger
ou Amir
ou Bhuni.
et qui ne sait pas
que là
ici
le temps s'arrête.
Ecoutez ces "Instantanés à Najampura" ( cliquez ici, vous le trouverez)
en deux temps
sieste oblige...
Photographie ©Anne Bonneau

dimanche 16 février 2014

Rinçage, essorage, séchage

C'est pas parce qu'il y a de belles maisons
avec des allures fort policées
pleines de cristaux
de bois de teck
et d'argenterie
que dehors
la nature
ne vit pas sa vie
de nature
sauvage.
Entendez
plutôt violente en ces contrées Gujaraties.
Et que je te brûle les terrasses
par des températures de 45° à l'ombre
et que je t'envoie le rinçage des façades
par des pluies de moussons diluviennes
et que je te gèle les carreaux
en hiver
avec les vents descendus tout droit
ou presque
de l'Himalaya.
Bref
pas de mesure.
Accrochez-vous, les bâtiments.
Ceux-là tiennent bon
jusqu'à maintenant
courez-les voir
avant qu'il ne soit trop tard.
Vous croiserez
dans les rues
la nature
sauvage :
des chiens jaunes, le jour
des tortues, la nuit.
Si si.
Et des gens, aussi
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Sidhpur" (cliquez ici, vous entendrez)

Photographie ©Anne Bonneau

samedi 15 février 2014

Mets ton grain de sel

Que font les Bohras
quand ils rentrent au pays?
Ils mangent!
Ils mangent la nourriture du pays
qui, à en croire Husseina
a meilleur goût
qu'à la maison.
Je ne sais pas
je ne suis pas allée manger
chez Husseina
à Madras
où elle vit.
Mais ici
à Sidhpur
rien que l'idée
de ça
le petit déjeuner
m'incitait
à me lever fissa!
Assis par terre
tous regroupés autour du plateau
j'attends le signal.
Je fais bien.
Foin de bénédicité
avant de se pâmer les papilles
mais le partage du sel.
Amir vous explique pourquoi
dans "Instantanés du monde à Sidhpur" (cliquez là, vous entendrez)
on se doit
de tremper
son doigt
dans le sel
avant de manger.
Vous connaissez d'autres contrées où cela se pratique?

Photographie ©Anne Bonneau


vendredi 14 février 2014

La fermer

Dans le silence de Sidhpur
si incongru
pour une ville indienne
il y a
le muezzin de l'aurore
suivi de près
par les cris des perroquets
l'appel des mendiants
un balai de paille
et les clés.
Vérrouiller
dévérrouiller
les ouvrir
et les fermer.
Les maisons des Bohras
vivantes une fois l'an
s'ouvrent et se referment
pour secouer leur poussière.
Et parfois aussi
de plus en plus souvent
sous les assauts
des brigands
bandits
et autres aigrefins
attirés par les antiquités
laissées là
sous clé
sous les regards usés
des serviteurs abîmés.
Qui ouvrent
secouent
et referment.
en attendant.
En attendant qu'on tourne à nouveau les yeux vers elle
en attendant
que vous veniez la voir.
Ecoutez cette ville en suspens
dans "Instantanés du monde à Sidhpur" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie ©Anne Bonneau




jeudi 13 février 2014

Tu dors?

Quand on est arrivé à Sidhpur
Bhuni avait tout organisé pour nous.
Des gens qui ont plein de choses à raconter
des trousseaux de clés pour visiter les maisons closes
je veux dire, fermées
et une question
"Dans laquelle voulez-vous dormir?"
C'était genre
demander à la belle au bois dormant
dans quel château
elle préférait aller se poser.
Ben
qu'importe
non?
Mais puisque la question était posée
fallait bien se demander pourquoi...
Choisir en fonction de la déco?
De la vastitude des pièces?
De la proximité d'un robinet? eh.
Finalement
après force visites
dans des maisons
toutes plus somptueuses les unes que les autres
je me suis dit
que c'était pas mal
de dormir
dans une maison
pas vide.
Avec un vrai gardien
qui récite ses prières
comme il faut.
En sécurité, quoi.
Ecoutez l'ambiance du soir là-bas
dans "Instantanés du monde à Sidhpur" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie ©Anne Bonneau



mercredi 12 février 2014

Veilleur de jours

Dans les rues de Sidhpur
sont exposés
tous les cadenas du monde.
A la porte de chacune des maisons.
Doublée d'une exposition canine
offrant les plus beaux spécimens
de chiens de pays.
Et voilà
c'est tout.
Pas de vie
ou presque
pour ces demeures
ouvertes une fois l'an.
Des écureuils
des pigeons
des perroquets
quelques ânes et vaches errants
et voilà
c'est tout.
Bon.
Mais que vous fassiez déambuler
dans l'ombre
des rues
du quartier des Bohras
quelques individus bien et bon vivants
et vous verrez éclore
des myriades de souvenirs d'enfance
de témoignages
d'une vie
révolue.
Ecoutez-les causer, Amir, Asger ou Husseina
dans "Instantanés du monde à Sidhpur" (cliquez ici pour les entendre)

Photographie ©Anne Bonneau


mardi 11 février 2014

Sombres silences

On entre sur la pointe des pieds
on laisse ses savates sur le seuil
et l'on passe du chaud au froid
de la rue
aux mosaïques
du marbre clair
aux tapis de laine.
L'intérieur
de ces demeures Bohras de Sidhpur
n'est éclairé que par la porte d’entrée
et les fenêtres du fond
à 81 pieds de distance.
Entre les deux
un unique
puits de lumière
assourdie par les grilles et la poussière.
Alors on murmure
dans ces demeures crépusculaires.
Il y a bien quelques lustres art-déco
pour assurer le pas
et les cloisons de bois
sont percées de vitres dépolies
gravées
aux armes divines
pour éclairer l'âme.

partout
sont ciselés
les noms de Dieu.
Les pieds nus avancent vers l'obscurité
les lèvres murmurent
Bismillah...
Ecoutez la vie palpiter en silence
dans ces antres
d'une communauté prospère
et pieuse
dans "Instantanés du monde à Sidhpur" (cliquez ici pour entendre l'émission de radio) 
Photographie ©Anne Bonneau

lundi 10 février 2014

Toutes les mêmes!

C'est pour ça
que je voulais vous emmener
dans ce trou perdu
qu'est Sidhpur
au Gujarat.
Pour elles.
Les belles alignées.
Ces maisons incongrues
dans un pays
qui ne goûte guère
les lignes droites
la similitude
l'ordre
l'absence de digression...
Bref
aux antipodes des antipodes
il y a
ce quartier des Bohras
où l'on se demande
pourquoi
avec quelle idée en tête
on a pu
construire
de tels alignements
et les conserver
ainsi
sans les éternelles verrues indispensables ajouts indiens
que sont :
la boutique de thé
le vendeur de poulet
d'oeufs
de pneus
le cordonnier
le barbier
le paanwala
j'en passe
et de plus essentiels à la vie
adossant leurs échoppes
contre les façades
des demeures
les plus augustes.
Hein
comment c'est possible, ça?
Ecoutez!
dans "Instantanés du monde à Sidhpur" (si vous cliquez ici, vous trouverez l'émission de radio)
Photographie ©Anne Bonneau


samedi 8 février 2014

Alliance franco-chinoise

Je suis prête à tout goûter
veg, non-veg
pas de problème.
Mais là
j'avoue
que j'ai été un peu surprise
quand mon interprète chinoise
nous a commandé un petit truc à manger
avec le thé.
Des frites.
Comme vous le voyez.
Avec un  thé aux fruits
avec plein de fruits
dans le thé.
Et du ketchup.
à côté.
On était
dans une maison de thé traditionnelle.
C'est ici même
qu'elle vous raconte
des légendes millénaires et érudites
devant
son assiette
de frites.
Laissez-vous tenter
c'est dans "Instantanés du monde dans les maisons de thé" (cliquez ici pour entendre les histoires de thé)
Photographie ©Anne Bonneau

vendredi 7 février 2014

Traditions en poupe

Elle sert le thé
avec une grâce
d'ondine
mademoiselle Wu.
C'est sûr
elle a appris.
Dans des écoles
spécialisées
qui marchent terrible
dans la Chine du XXIème siècle.
Cela lui a permis de quitter son village
et de travailler en ville
dans cette boutique
où l'on déguste aussi.
Cet après-midi, nous sommes seules ici.
Les comparses de Mademoiselle Wu
s'endorment sur les chaises
des salons de dégustation.
Les bols minuscules
sont emplis en silence ou presque.
Que l'on pose la question
de ces portions congrues
et l'on vous répond
dans un sourire
"Nous ne sommes pas des vaches, pour avoir besoin d'abreuvoir"
Ecoutez-là dans "Instantanés du monde dans les maisons de thé" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Olé
je sens que je vais lâcher
la position mug-de-thé-à-la-main-à-longueur-de-journée
moi
après une réflexion pareille.
Vous le buvez dans quoi votre thé, vous?
Photographie ©Anne Bonneau


jeudi 6 février 2014

Sans sucre, mon cube!

Dans nos pays de café
et de picrate
on connait le thé
en sachet
et à la rigueur
en vrac.
Mais guère
sous des formes
plus élaborées.
Au Yunnan
le thé Pu-er
se prête à toutes les extravagances.
A force d'imagination
et de vapeur.
C'est en brique qu'il aimait jadis voyager
Et rien ne vous empêche
de briser des éclats
à laisser infuser dans votre tasse/bol/bocal/théière.
Le problème
c'est que ça peut aussi
briser le cœur
de réduire à néant
de si jolies choses, non?
Découvrez d'autres raffinements
en matière de thé
dans "Instantanés du monde dans les maisons de thé" (cliquez ici pour débarquer direct dans les ambiances chinoises, accompagné de ceux, qui aiment le thé et qui vous en parlent, avec délectation...!)
Photographie ©Anne Bonneau

mercredi 5 février 2014

Le prix de la patine, en Chine

Oserez-vous pousser la porte
de cette maison ancienne
au bord du lac d'émeraude?
C'est une maison de thé
des plus luxueuses.
Où l'on ne s'exhibe pas
en pleine dégustation.
Le bois craque sous les pieds
les salons privés
sont tapissés
de papiers
peints
les cloisons de la véranda
de papiers
huilés
et les thés
ont des prix
ailés
sur papier vergé.
Le prix
de l'authentique?
Le prix
de la culture
perdue?
Ecoutez Mademoiselle Zhang susurrer
dans cette auguste demeure
dans "Instantanés du monde, dans les maisons de thé" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie ©Anne Bonneau

mardi 4 février 2014

Thé connecté?

Vous imaginez quoi, vous
quand on parle de "maison de thé"?
Des Geisha silencieuses au sourire figé?
Bon.
Déjà
on n'est pas au Japon
mais en Chine.
Dans une ville perdue
où c'est comme un miracle
de trouver une maison de thé
ouverte
à cette heure du jour.
C'est un corridor
au rideau de fer à moitié levé
où une donzelle vous sert du Pu-er
tandis que sa grande sœur chantonne
derrière son ordi.
Le petit frère arrive
vous voit déguster
vous offre une cigarette pour aller avec.
Ecouter ce moment étonnement parfumé
dans "Instantanés du monde dans les maisons de thé" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Alors, vous imaginez quoi, vous
quand on parle de "maison de thé"?

Photographie ©Anne Bonneau

lundi 3 février 2014

Sésame et autre breuvages délicieux

L'homme que vous voyez là
à genoux devant cette antédiluvienne bouilloire
est un fou.
Un Français.
Agenouillé sur les plateaux de l'extrême ouest du Yunnan.
Un fou de thé.
Il s'appelle François-Xavier Delmas
et il passe sa vie
dans le thé.
Instantanés du monde ne pouvait rêver meilleur sésame
pour être initié
aux thés les plus rares
les plus précieux
les plus étonnants
mais aussi
aux usages de bases
de cette boisson
ici en majesté.
Suivez-le dans les maisons de thé
dans cet épisode d'Instantanés du monde (cliquez ici pour entendre l'émission)
Suivez ses histoires de thé
partout où le monde est penché
vert
et planté
en allées
taillées
de frais
sur son blog "Chercheur de thé" (cliquez ici pour entrer dans son univers du thé)

Photographie ©Anne Bonneau

dimanche 2 février 2014

Aubaine pour cerveaux lents


Il y a des lieux
pénibles?
où tout doit aller vite
et il y a ceux
qui ne portent leur fruit
que dans la lenteur
exaspérante?
à vous de voir...
Ici
on cause
autour du thé.
Et cela donne
un rythme
aux conversations
une profondeur
une réflexion
on apprend
lentement
à longueur de gorgées
à se connaitre
à comprendre
à aimer.
C'est ici
que j'ai beaucoup appris
sur le thé.
Infusé dix fois
et qui encore
cède des parfums
inimaginés
à la première goulée
Ecoutez les mots du thé
dans "Instantanés du monde dans les maisons de thé" en Chine (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie ©Anne Bonneau