jeudi 31 juillet 2014

Que reste-t-il?

Que reste-t-il
de leurs amours
que reste-t-il
de leurs beaux jours
que reste-t-il
des long trépas
de ceux
qui ont attendu là?
Que reste-t-il sur l'île Plate
qui n'ait été rongé
par le sable
les jacinthes
la cupidité
et l'oubli?
Encore quelques pans de murs
de ci de là
et la mer
qui rejette
parfois
sur les criques
des trésors
enfouis.
Nul ne les cherche
les visiteurs plongeant plus volontiers
leur regard
dans les bleus
que dans le sépia
d'une histoire
presqu'oubliée.
Que reste-t-il?
Ecoutez Tristan Bréville en parler
à l'unisson
de la mer
du vent
des ailes d'un paille-en-queue qui vous frôle
dans "Instantanés du monde sur l'île Plate" (cliquez ici pour entrer sur l'île Plate)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 30 juillet 2014

Les derniers vivants

Il n'est pas venu les mains vides
Tristan Bréville
sur l'île plate
apportant avec lui
les traces
de ce que pouvait être
la vie
ici
avant.
Il avait ces photos
des hommes
des femmes
et même
de Jeannette
l'ânesse
ravitaillant les gardiens du phare
piqué tout en haut.
Aujourd'hui
il ne reste personne
sitôt le soleil couché
sur Plate
et sur l'îlot Gabriel, en face.
Nous sommes seuls
tout en haut de la colline
le soleil descend
il faut le suivre
"Nous sommes les bourriques de l’île Plate, maintenant"
dit encore Tristan
avant
de cliquer
encore
une photo
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à l'île Plate" (cliquez ici pour entendre le clic, la voix, le son du vent dans les casuarinas)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 29 juillet 2014

Ces îles, trop loin...

Ces îles

où vous posez le pied
sont celles
que l'on voit
depuis les côtes mauriciennes.
Celles que l'on regarde
de loin
en y rêvant
et sur lesquelles
on ne va pas
ou peut-être
une fois.
Des bateaux posent ici
des grappes de touristes
pour un pique-nique et un bain.
J'y suis restée des journées entières
et des nuits
des soirées qui ne peuvent s'arrêter
des jours commencés tôt
alpaguée.
J'y suis restée
accrochée aux pages
de "La quarantaine" de  JMG le Clezio
et alors
Maurice
me paraissait bien terne
à côté de la vie
de ceux
qui étaient
sur ces îles, trop loin.
Ecoutez
quelques pages se sont glissées
dans "Instantanés du monde sur l'île Plate" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 28 juillet 2014

Un homme qui se souvient

Tristan Bréville est un homme qui se souvient
qui parle aussi
rappelez-vous (ou sinon, cliquez ici)
s'il vous dit
"allons en ballade"
c'est pas pour la beauté du lieu
pas seulement.
Pas pour faire un bon pique-nique
pas seulement.
Pas pour le plaisir de la découverte
pas seulement.
C'est aussi
pour entretenir sa mémoire
et la nôtre
et la vôtre.
Alors évidemment
quand vous partez
avec lui
et toute sa famille
à l'île Plate
à une encablure de son île Maurice
ce n'est pas
pour une partie de pêche.
Enfin si
pêche aux souvenirs
pêche aux photos
parce que cet homme
est aussi
photographe.
Un homme à la mémoire surexposée
c'est toujours
passionnant
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à l'île Plate" (cliquez ici pour entendre l'émission) 
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 17 juillet 2014

Chargez!

Ils arrivent
les yeux collés de sommeil
parfois au dernier moment
des voitures
déboulent en cataractes
et freinent secs
sur le quai.
Ces gens-là
les passagers des bateaux
assurant ce que le bitume ne peut
entre les terres seychelloises
montent en titubant.
Et à côté
il y a
les coques de noix
se balaçant sur les eaux grasses
avec ceux
qui vivent là
entre l'eau
et l'eau.
S'ils sont à quai
ce n'est que pour charger
décharger
transporter
tout ce que la terre permet de porter.
Sur les cargos
comme "la Belle Séraphina"
naviguent des boeufs
des vélos
du manger et du boire
du fer et du poisson
des cartons
des ballots
des barils.
La vie.
Ecoutez-la dans "Instantanés du monde sur le Port de Victoria" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 16 juillet 2014

Orage à l'horizon

Non ce n'est pas la route
entre St Pierre
et Miquelon.
Mais aux Seychelles
entre Mahé et Praslin.
Mais ça ne veut pas dire
qu'on se la coule douce
dans ces eaux-là
quelques tempêtes
de temps en temps
quelques beaux grains
comme celui là
qui dans deux minutes
va obliger les passagers
à se coller contre les vitres
sur le pont
pour éviter d'être trempés
( l'eau de pluie est chaude, faut-il le rappeler, on n'est pas à St Pierre ou Miquelon)
quelques pirates aussi parfois
enfin
plutôt un peu plus loin...
ça bouge un peu sur le cata
ça n’empêche pas
les affamés du petit matin
de dévorer
chips
et éclairs au chocolat
au bar
Ecoutez ce passager Seychellois
fier
de sa première traversée
un exploit
dans "Instantanés du monde  sur le Port de Victoria" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 15 juillet 2014

La régulière

Leur régulière à eux
c'est le trio
Mahé-Praslin-La Digue.
On ne se mouche pas du coude.
Pourtant
ça n'a pas l'air
de les faire
frétiller
de joie
cette belle virée
entre trois belles
du monde.
Le capitaine fait la moue
"toujours la même chose"
l'ingénieur
comme on l'appelle ici
a l'oeil qui luit
encore un peu.
Mais
quand il s'agit
d'évoquer
les lointaines
inaccessibles
et délicieuses
Farquhar ou Aldabra

c'est autre chose.
Mahé-Praslin-La Digue
leur périph'
à eux
Ecoutez-les, dans "Instantanés du monde sur le port de Victoria" (cliquez ici pour entendre l'émission)Photographie©Anne Bonneau


lundi 14 juillet 2014

Levez le coq!

C'est pas parce que vous êtes en vacances
qu'il faut faire la grasse!
- mh
moi je dis ça
mais à l'heure
où ce billet
est posté
automatiquement
je pense que là
je suis encore
dans les bras
de Morphée
même s'il ne s'appelle pas Morphée-
bref
quand j'ai pris cette photo
je n'étais pas en vacances
malgré les apparences
- mh
oui
y'a des gens
comme moi
qui ne partent pas aux Seychelles
pour les vacances
mais 
pour travailler-
bref.
Oui bon ben faites comme vous voulez
ce que je voulais dire
juste
c'est que si vous voulez
choper votre bateau
pour les îles
faut se lever tôt.
Ecoutez
à l'heure de la sieste par exemple
c'est bien
"Instantanés du monde sur le Port de Victoria" (cliquez ici pour entendre l'émission)
et vous comprendrez
qu'être en vacances
aux Seychelles
c'est pas de tout repos.
Oui
mais ça fait de belles photos
un touriste
qui
se lève
tôt.
CQFD
et zou
au lit!
Photographie©Anne Bonneau

 

vendredi 11 juillet 2014

Sous le paradis

Sous la voute
des arbres
vous êtes au sec
à l'ombre
au frais.
Au-dessus
ça remue
vous n'entendez que le souffle
ténu
du vent
dans les palmes
vous avancez
sur le sentier
assez obscur
et pan
vous tombez
sur quelques sépultures

sur cette île déserte
au coeur
d'un archipel
paradisiaque
du moins, d'allure paradisiaque.
C'est qu'il s'est passé des choses
dans cet archipel
des Seychelles
au fil des ans.
Brendon Grimshaw l'avait appris
en nettoyant son île
quelques sépultures trouvées là
et même
un fantôme
baladeur.
Vous avancez sous la voute des arbres
assez sombre en vérité
et vous filez
un peu plus vite
dans un drôle de silence.
Ecoutez
je l'ai capté
dans "Instantanés du monde sur l'île Moyenne" (cliquez ici pour entendre l'émission, et si elle n'y est plus, cherchez dans les archives)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 10 juillet 2014

Sors ta CB Robinson

Impossible de ne pas le voir
ce panneau qui vous accueille
sur le débarcadère
-entendez la ligne de sable-
de l'île Moyenne.
Mettez les pieds dans l'eau cristalline
levez les yeux
et toc
il vous alpague.
En même temps
quand vous débarquez d'une autre île
de l'archipel des Seychelles
vous êtes au parfum
ici
tout se paie
et bien.
Bref.
A Moyenne vous payez donc
pour poser les pieds.
A qui vont les sous?
Aux oiseaux sans doute.
Ceux que Brendon Grimshaw nourrissait
par sacs de riz entiers.
Ecoutez Brendon 
parler de la gestion de 
son
île
dans "Instantanés du monde sur l'île Moyenne" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau


mercredi 9 juillet 2014

Le tour du propriétaire

Fatigué
Brendon Grimshaw
ne m'a pas accompagnée
pour le tour du propriétaire.
il m'a laissé les clés
et m'a conseillé
de ne pas me perdre.
Il me connaît ou quoi?
Alors j'ai fait le tour
de son île
Moyenne.
Moyenne
c'est son nom
pas son allure.
Un petit sentier
en fait le tour
bondissant sur les roches
s'enfouissant dans les criques
se jouant des ombres
des assauts de lumière
et de pluie
un sentier
ponctué
de tortues géantes.
Un sentier
gentil
qui fait le tour
et revient
au point de départ.
On peut se perdre.
Si si.
Je vous assure
que ces montées descentes
entre obscurité des palmes
et éclats de sable blanc
vous font perdre
tout sens
du temps
ici
arrêté.
Écoutez la vie qui n'a rien de moyen
dans "Instantanés du monde sur l'île Moyenne" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 8 juillet 2014

Derrière lui

Il n'y avait que trois arbres
sur l'île Moyenne
quand Brendon l'a achetée
dans les années 60.
Trois arbres
c'est joli
pour un petit dessin
d'île déserte
trois cocotiers
piqués sur le sable.
Pour y vivre
c'est moins bien.
C'est pour ça que Brendon a décidé
d'en planter
des arbres
des milliers
des dizaines de milliers.
Aujourd'hui
l'îlot est une jungle.
Les arbres ont pris
Brendon
lui
est parti
laissant
derrière lui
une terre
accomplie.
Écoutez Brendon
sa voix
vivante
dans "Instantanés du monde sur l'île Moyenne" (cliquez ici pour entendre l'émission) 
Photographie©Anne Bonneau

lundi 7 juillet 2014

Mon île de rêve

Evidemment
ce n'est pas
le genre d'illustration
qui sied
à l'archipel des Seychelles.
Et pourtant.
je suis arrivée aux Seychelles
sous la pluie
et elle m'a suivie
tout le temps.
Pas un problème.
Du moment qu'on ne craint pas
d'arriver
dégoulinant
aux rendez-vous.
Surtout quand on doit se rendre
aux rendez-vous
en petite barque
car rendez-vous vous avez
avec un millionnaire
exilé
sur
une
île
privée.
Et alors.
Tous les jours
il voyait passer
les grains de pluie
le millionnaire
alors
quel est le problème?
Ecoutez Brendon
parler de sa vie
(une vie qui l'a quittée aujourd'hui...)
sur SON île
privée
et pas privée
de pluie
dans "Instantanés du monde sur l'île Moyenne" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie © Anne Bonneau

samedi 5 juillet 2014

Toi mon toit

Autrefois
les toits
de la grande
Zanzibar
n'étaient pas revêtus
de ces camaïeux de rouille.
Non.
Autrefois
à la grande époque
de l'opulence
les maisons
portaient beau.
Des terrasses
caressées
du chant des muezzin.
Fini.
Pas le chant des muezzin
mais les terrasses
trop coûteuses
à entretenir
pour des maisons
qui ne sont plus
des cavernes aux trésors.
Enfin bon
pas seulement aux trésors
vu que cette ville-là
a tout de même
bâti
sa fortune
sur le commerce
d'esclaves.
J'adore la tôle
pas vous?
Écoutez la vie, depuis les toits de la vieille ville dans "Instantanés du monde à Stone Town" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 4 juillet 2014

Savate, ma reine

C'est elle
la reine
ma savate
qui bat
la ruelle
de la vieille ville
de Zanzibar.
pas une once de place
pour une automobile
quelques scooters
des vélos
carrioles à bras
charriant
fruits et poissons
et ses bancs maçonnés
le long des maisons
permettant
de laisser rafraîchir la savate
et aussi
et surtout
de rencontrer
de causer
de croiser
de se poser
avec les Zanzibarites
à la démarche lente
la savate
claquant
doux
sur les pavés.
Écoutez, c'est dans "Instantanés du monde à Stone Town" (cliquez ici pour entendre l'émission de radio, et si vous arrivez trop tard, fouillez dans les archives, vous trouverez...)
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 3 juillet 2014

Vie privée

Dans les cours intérieures
des maisons
des ruelles
de la vieille ville
de Zanzibar
les femmes
se laissent aller
à une certaine
liberté
de costume
autant que de manière.
Vie privée.
Ici
sous les regards
des voisins
dominant d'un étage
d'une terrasse
d'un appentis
de tôle
ajouté.
Privée?
Si dans la rue
les donzelles
sont voilées
comme des boutres
ici
les voiles
tombent.
Mais alors
un regard
de cour
est-il moins corrosif
qu'un regard
de rue?
Ah mince
je n'avais peut-être pas le droit
de regarder?
Écoutez les nuances du public
et du privé
à Zanzibar
dans "Instantanés du monde à Stone Town" ( cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 2 juillet 2014

Se perdre, toujours

Vous qui suivez
pas à pas
ces Instantanés
vous connaissez mon goût
pour l'égarement.
Égarement de la route
cela s'entend.
Ici
et
et encore .
Bref
j'aime me perdre.
Et pour ce faire
y'a quelques règles
ne pas utiliser de GPS
(bon, sur la frontière Inde-Pakistan, de toute façon, ça fonctionne pas, "blank" qui disaient...)
voire
ne pas utiliser de carte
voire
utiliser une carte
approximative
avec écrit en tout petit en bas
"not to scale"
et autres vertiges.
Mais le mieux
est quand même
de choisir
des destinations
propices
à l'égarement.
Égarement de la route
j'entends
ne me prêtez pas des légèretés qui me sont étrangères.
Et Zanzibar
la vieille ville de Zanzibar
est parfaite
pour se perdre.
Un lacis de ruelles
encourageant
l'abandon
du temps.
Ecoutez-la dans "Instantanés du monde à Stone Town" (cliquez ici pour entendre l'émission qui se ballade dans les ruelles) 
Photographie©Anne Bonneau

mardi 1 juillet 2014

Melting vieux-pot

Elle est piquée là
entre deux eaux
Zanzibar
entre l'océan Indien
l'Afrique
et l'Arabie
sur ces routes
qui nourrissent
sans discriminer
qui apportent
dans son giron
tout ce que les points
cardinaux
ont
de bon.
C'est pas nouveau
mais c'est encore
un peu
là.
Il y a de tout ici
de l'Inde
de l'Afrique
de l'Arabie
de l'Europe en grain de sel
ça se voit
sur les visages
ça se sent
dans la cuisine
ça s'entend
dans la musique
écoutez
c'est dans "Instantanés du monde à Stone Town" (cliquez ici pour entendre, sentir, goûter...)
Photographie©Anne Bonneau