mercredi 31 décembre 2014

Sylvestre, Jean et autres saints remarquables

C'est le début d'une nouvelle année
la Saint Jean
ici
à Goa.
Le début des moussons
qui annoncent les récoltes
et les ventres pleins
donc
c'est reparti.
Et pour fêter ça
on ne met pas le feu
mais on se jette à l'eau.
la tradition ici
c'est de sauter dans les puits. 
Haut lieu de la chrétienté ou pas
à Goa
la fête a pris aussi une allure plus païenne.

Mais histoire de garder un pied dans la tradition
une petite scénette est jouée en haut du pré 
l’histoire de St Jean Baptiste
vous savez, lorsqu’il tressaute de joie dans le ventre de sa mère 
quand celle-ci rencontre sa cousine, la Vierge Marie, 
qui vient lui annoncer qu’elle porte le petit Jésus. 
On dit, on dit
que c’est pour commémorer cette ivresse céleste 
qui a pris Jean Baptiste au proche contact de son célèbre cousin
que l’on saute aujourd’hui dans un puits. 
Une sorte de remake de St Jean Baptiste dans les eaux fœtales. 
Et comme on parle d’ivresse, 
ici, 
à Goa, 
c’est la tradition, 
pour la St Jean, on s’abreuve largement de féni, l’alcool de cajou. 
Ecoutez les "dévots" en parler
Photographie©Anne Bonneau

mardi 30 décembre 2014

Souriez, "On" vous regarde

Sourire
c'est le minimum
à Goa
quand on est en relation
avec Jésus.
A la messe
le corps participe
à la joie
de cette relation.
Sourire
d'accord
mais pas seulement.
Ouvrir grand les bras en entrant dans l'église
se prosterner
bien bas
comme un musulman en prière
front contre sol
se tordre les mains
(d’allégresse ou de désespoir? Allez savoir...)
Bref
faire vibrer son corps
aux émois de son âme
Ecoutez
c'est dans "Instantanés du monde à Saligao" (cliquez ici et allez à la messe, en Inde)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 29 décembre 2014

Ces petits gestes automatiques

Ce n'est pas à cause de gamins facétieux
et autres farceurs
que ce panneau
a été apposé
sur le mur de l'église.
C'est juste qu'ici
en Inde
y'a pas plus automatique
que de sonner une cloche
quand on la croise
surtout
dans un lieu sacré.
Vous entrez dans un temple?
Doiiiiing, sonnez la cloche
pour prévenir les divinités
de votre visite.
Bon, dans les églises
même dans l'Etat de Goa
qui est vraiment
vraiment
vraiment Indien aujourd'hui
ça se fait pas.
D'où le panneau.
Et aussi
celui-ci
à l'intérieur :
"La communion n'est pas un prasad"
Entendez
tout le monde
n'est pas bienvenu
à l'autel.
pas comme dans les temples hindous
où l'on ne vous demande pas votre certificat
pour vous gaver de ladoo
sacré.
Ecoutez où en est la religion catholique
à Goa
dans "Instantanés du monde à Saligao" (cliquez ici vous entendrez)
Photographie©Anne Bonneau

samedi 27 décembre 2014

La tête du client

S'agit pas de se tromper
à Rurutu
porter un chapeau
qui ne vous sied pas.
Un chapeau large bord
si vous êtes mince
un petit bord
si vous êtes enrobé
(ou le contraire, j'avoue que je n'ai pas retenu...)
De toutes façons
on viendra vous le dire
tout de go.
Gisèle m'assure
que les femmes en parlent
à l’intéressée malhabile
de façon tout à fait
bienveillante.
Ah.
Car ici
savoir se vêtir
et se coiffer correctement
est le début
du respect
pour la petite communauté.
Chacune veille donc
à ce que le bon goût
l'harmonie
ne soit pas malmenée.
Tandis qu'elle me parle
Patia Vahiné coud un chapeau.
Avant d'avoir répondu à toutes mes questions
le chapeau finit sur ma tête.
Sur mesure.
De la bienveillance.
Ecoutez les nuances et raffinements
du bon usage d'un chapeau
sur l'île de Rurutu
dans "Instantanés du monde à Vitaria" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 26 décembre 2014

Le temps de l'abondance

"Il y a tout ici"
C'est ce que m'ont dit
tous les villageois des vallées
des îlots
les plus isolés
des hameaux
les plus dépeuplés.
On a tout.
Du travail?
Tant qu'on en veut! Et plus encore!
Ici aussi
à Vitaria
Patia Vahiné me l'a dit
"Il y a tant à faire! Il y a des cocotiers, des vacoas, des pandanus, des bananiers..."
Tout ce qu'il faut
qui donne de la fibre
nécessaire au tressage.
Et dans ses doigts
dans son imagination
des dizaines de tresses différentes
de motifs
de dessins
pour créer
tout ce qu'une dame
bien inspirée
et de bon goût
peut souhaiter
de beauté.
Ecoutez-les, louer leur abondance
dans "Instantanés du monde à Vitaria" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 24 décembre 2014

Causes toujours

Il y en a qui ne se séparent pas de leur téléphone portable
jamais
(si si, je vous assure, y'en a!!!)
ici, à Rurutu
on ne se sépare pas
de son ouvrage.
Sa tresse
son chapeau
on l'embarque
partout.
Maureen
qui vend des légumes au marché
l'emporte en attendant le chaland.
Si Patia Vahiné a une réunion
elle l'emporte
et écoute celui qui cause
en tressant.
Pas question de rester les mains immobiles.
Bon, ceci dit
Maureen passe de l'un à l'autre
son ouvrage
à son portable.
Qui va gagner, des deux?
à suivre,
dans les années à venir...
Ecoutez-les tresser, causer ( et même chanter!)
dans "Instantanés du monde, à Vitaria" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 23 décembre 2014

Chapeau de paille, paillasson, somnambule

Elles font tout ça
les Mamas de Rurutu
des chapeaux de paille
de pailles devrais-je dire
et de la crème de la paille
comme celle du cocotier
tressée sur des formes de bois.
Et des paillassons
enfin non
des nattes
qu'on pose par terre
ou qu'on garde précieusement
pour les montrer
lors des traditionnelles "visites"
deux fois l'an.
Et somnambules, elles le sont aussi?
Oui, presque
quand il s'agit d'honorer les commandes
elles ne comptent pas les heures
elles ne voient pas les nuits
la télé reste allumée
à leurs côtés
mais pas question de la regarder.
Le chapeau de paille est la priorité.
Ecoutez-les en parler
dans "Instantanés du monde à Vitaria" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 22 décembre 2014

Fibre de terre

Je suis arrivée chez Patia Vahiné sans prévenir
comme toujours souvent.
Un chien jaune à la chaîne m'a arrétée dans ma course
et un monsieur au joli chapeau
haut, avec une tresse de corde
a pris le relais du chien
un maillon
me menant
vers Patia Vahiné.
C'est sa dame
et elle est aux champs.
Alors le petit monsieur m'a fait asseoir sous la véranda
loin du chien
en attendant
d'aller quérir sa belle.
Patia Vahiné est arrivée
en essuyant ses mains sableuses
qui plantaient des salades
et m'a accordé la plus grande des attentions
et les plus beaux éclats de son rire.
Passant des salades à l'atelier
des coqs à l'Anne
avec une grande légèreté
et
disponibilité.
Ecoutez-la
dans "Instantanés du monde à Vitaria" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

samedi 20 décembre 2014

Tiki et tabou, fin

Ils sont en os
en bois
en corne.
Des vrais.
Ce sont des tikis
d'ici ou d'ailleurs
d'autrefois
ou des créations
aux allures de.
Sacrés?
Sara pouffe de rire
"Ah ben non, s'ils étaient sacrés, on ne pourrait pas les vendre!"
Manquerait plus que ça...
Ecoutez, la fin des tabous
dans "Instantanés du monde à Hapatoni" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 19 décembre 2014

De la beauté

Il n'y a pas de liaisons régulières
entre cette île
et le reste de l'archipel
le reste du monde.
Il n'y a pas d'avion
peu de bateaux.
épisodiques.
Alors les habitants de la vallée
louent parfois
ensemble
un bateau à moteur
pour aller faire quelques achats
à Atuona.
Il y a ici
ce que la nature offre
à qui veut bien la prendre.
Les villageois se servent
pour vivre
et vivre bien.
Pour manger, boire, se couvrir
et aussi
pour faire joli.
Habiller un pilier
de feuilles tressées.
Pas strictement nécessaire.
Mais si
peut-être bien, que si.
Ecoutez la vie quotidienne de la vallée
avec sa part de difficultés
balayées de la main
par les femmes
et sa part ( immense) de beauté
qu'elles créent
au quotidien.
c'est dans "Instantanés du monde à Hapatoni" ( cliquez ici pour les entendre en parler)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 18 décembre 2014

Sur le fil

Oui on peut me montrer
si je veux voir
ça, c'est permis.
Oui on peut m'expliquer
si je ne comprends pas
c'est permis aussi.
Mais non
non non non
on ne va pas me faire une démonstration.
Parce que
c'est dimanche.
Alors.
ça me va.
Toutes les dames sont là
autour d'une brassée de fibres de coco
à moitié tressées
et pourtant
déjà magnifiques.
Elles ont tout le temps qu'il faut
pour me parler
non seulement de la confection
de cet article essentiel en ces contrées
mais de la place qu'il prend
dans les familles
et ce qu'il peut nouer.
Pas seulement les peaux des tambours.
Mais les mères et les filles
travaillant
à la même
ouvrage.
Ecoutez-les, dans "Instantanés du monde, à Hapatoni" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 17 décembre 2014

Entre, c'est ouvert!

Dans la vallée d'Hapatoni
le vent traverse les farés
fait voler les rideaux
transporte la musique
de la télé allumée
et les parfums
du repas du dimanche.
Il fait aussi danser les combinaisons de plongées
sur le fil
et les mots
d'un bord à l'autre
du chemin
traversant le village.
Cristina m'invite à déjeuner
c'est dimanche
et le repas
a des allures de banquet.
Mais sans alcool.
"Interdit d'en vendre dans notre vallée"
Par décision des villageois.
"Comme nos ancêtres  Enfin non, eux ils faisaient de l'alcool de coco. Nous, on sait plus faire. Même le café, on ne sait plus quand il faut aller le cueillir."
On a perdu des savoir-faire ici
mais
on en a recréé
beaucoup d'autres...
Ecoutez les villageoises en parler
dans "Instantanés du monde à Hapatoni" ( cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 16 décembre 2014

T'étais où?

"T'étais où?"
c'est l’accroche
du premier chapitre
du livre "Instantanés du monde"
C'est la question qu'on me pose habituellement
c'est la question que m'a posée
Dominique Roederer
pour son émission "Paris sur mer"
Oui bon, il a pas dit "t'étais où?" hein, on n'est pas devant la machine à café, on est en studio, quand même...
Bref
ça m'a fait tout drôle
qu'il s'installe dans "mon" studio
et prenne "mon" micro
et qu'en plus
il me pose
des questions
à moi!
Une sorte de déséquilibre
obligeant à avancer
qui m'a plongée illico
dans ces voyages entre Inde et Zanzibar
où vous m'avez suivie
Ecoutez!
c'est mené tambour coeur battant
ça donne franchement envie d'aller voir
ça s'appelle
"Ecoutez voir"
et c'est ici
y'a qu'à cliquer

Une liberté

Il leur faut quitter
leur éden
aux enfants
de la vallée d'Hapatoni.
Très tôt.
Trop tôt?
Là, en vacances
ils prennent le temps
de me raconter
le bonheur de vivre ici
comparé à la "grande ville" d'Atuona.
Car ici
leur vallée minuscule
est autrement plus grande.
A eux les chemins de brousse
la quête de fruits, de poissons, d'aventures
lâchés en toute liberté.
Leurs récits magnifiques de chasse à la murène
a des allures de paradis perdu
faisant naître une nostalgie
d'autres chemins de mon enfance.
La mienne était plus riche en gardons qu'en murènes
mais enfin
les tours de vélo
faisaient la même musique
quand
comme eux
on accrochait des petits bouts de cartons
frisant dans les rayons.
Ecoutez-les, plongez-vous, dans leur enfance, de liberté
dans "Instantanés du monde à Hapatoni" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau


lundi 15 décembre 2014

De quoi vit-on?

De quoi vit-on
lorsqu'on est
retiré
dans une vallée
des Marquises?
De la terre et des eaux.
Mais ici
à Hapatoni
on a décidé
aussi
de vivre
de ce que la nature
peut laisser
de déchets.
Des tibias des chevaux morts de soif
à la corde de coco
une fois la noix consommée.
D'os de trucs
d'arêtes de machins
de dents d'animaux morts
et de corne
et de peaux.
Le même genre de choses
précieuses
dont se sert
ce que l'on appelle
l'industrie du luxe.
Des matières rares
érigées
en objets d'art.
Ce qu'ailleurs
on néglige.
Ecoutez ces artisans
d'un autre luxe
dans "Instantanés du monde à Hapatoni" ( cliquez ici pour entendre l'émission) 
Photographie©Anne Bonneau

dimanche 14 décembre 2014

Le temps de vivre

Janine ne me parle que de son travail
de tout ce qu'on peut faire
ici
dès que l'on s’intéresse
de près
aux richesses de la nature.
De ce que l'on peut trouver
transformer
magnifier
ma parole
elle n'arrête jamais!
Janine éclate de rire.
"Mais si, il nous faut du temps pour se relaxer le corps quand même!"
Et prendre soin des autres
comme ces dames
qui ronronnaient de joie
et d'encouragements
en baignant leur cochon
dans le lagon.
La vie, quoi.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Raivavae" (cliquez ici pour entendre les dames, le cochon et le lagon!)
Photographie©Anne Bonneau

samedi 13 décembre 2014

La couleur de ma terre

On le sait ici
que les teintures naturelles
vont beaucoup mieux au teint.
On sait
comment teindre
la fibre
en jaune-gingembre
brun-filaos
mauve-bananier.
Toutes ces connaissances
des végétaux tinctoriaux
se transmettent
de génération en génération.
Bon
mais là
les nouvelles générations
boudent l'île
et ses couleurs.
Perdu le brun écorce de filaos?
Le mauve tronc de bananier?
Il reste encore des irréductibles teinturiers
je les ai rencontrés
écoutez-les dans "Instantanés du monde à Raivavae" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 12 décembre 2014

De l'or, de l'or!

ça, de l'or?
Ces coquillages minuscules et même pas impressionnants?
Voilà
qui en dit long
sur nos façons de voir
les choses
le monde
la vie.
Car ici
à Raivavae
le Pupu est de l'or.
Un or amassé grain à grain
trié dans le sable
où il s'enfouit
et lavé
percé
teinté
enfilé
en des dentelles de colliers
qui portent tout l'espoir du monde
de voir revenir l'être aimé
que l'on couronne ainsi.
De l'or.
Oui.
Ecoutez les Mama en parler, dans "Instantanés du monde à Raivavae" (cliquez ici pour entendre l’émission)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 11 décembre 2014

Accord terre-mer

Y'a deux façons de vivre ici.
Aller pêcher
ou cultiver.
En vérité en vérité
il n'y a pas de ou
mais un et.
Pêcher et cultiver.
Un petit accord terre-mer
comme disent les menus de restaurants chics.
Comme ici
dans le lagon de Raivavae.
Des bananes mises à mûrir dans le lagon.
Un truc genre agneau de prés salés?
Que nenni
juste la solution
pour que les rats
ne bouffent pas les bananes.
Ecoutez la vie de là-bas
dans "Instantanés du monde à Raivavae" (cliquez ici pour entrer dans la vie des Raivavae)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 10 décembre 2014

La fibre artistique

"On a tout ici!"
C'est ce que m'ont dit la plupart des insulaires
que j'ai croisés dans le Pacifique.
Tout sous la main
suffit de
suffit de
oui
suffit de
savoir voir, comprendre, faire.
Tenez par exemple
cette fibre-là
ne se trouve pas sous le pied d'un cheval
- cheval qui se fait rare à Raivavae...-
mais bien entre l'écorce et le tronc.
Suffit de suffit de suffit de
détacher l'écorce
la faire tremper des semaines dans la rivière
avant d'obtenir
ces rubans lisses
prêts à colorer.
Ah oui ça prend du temps.
Mais comme on vous dit
"On a tout ici"
Tout
inclut aussi
le temps.
Ecoutez-le passer dans "Instantanés du monde à Raivavae" (cliquez ici pour entendre le temps, et les gens...)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 9 décembre 2014

Mère-fille

Elle ne quitte pas sa maman d'une plante de pied
et rit à gorge déployée
quand il s'agit de donner un coup de main
pour laver les coquillages.
Secouer des bouteilles
telles des maracas
ça
c'est drôle.
( surtout quand il y a une Anne Bonneau qui se réjouit de cette petite musique impromptue...)
Janine est ravie
toute à sa conscience
de la transmission.
Un savoir
que les ancêtres leur ont transmis
et qu'elle tente
elle aussi
d'offrir comme panoplie
aux insulaires vivant ici.
"Tellement de choses se sont déjà envolées!"
Ecoutez-la se réjouir
écoutez-la en rire
dans "Instantanés du monde à Raivavae" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 8 décembre 2014

Vue d'ici

Voilà, c'est ça
leur vue
à Janine et Calixte.
Leur vue du quotidien
du soir au matin.
Et pourtant
sur six enfants
quatre ont déjà filé
ailleurs
et rêvent
de gris.
Pourtant elle ne cesse de le dire
Janine
"La vie, elle est ici!"
On la croit.
Pas celle de ses enfants.
Vous trouvez ça triste?
Normal?
Ecoutez, une tranche de vie
ici
avec cette vue

et vous comprendrez pourquoi
la vie
peut aussi
ne pas être là
c'est selon.
Et c'est dans "Instantanés du monde à Raivavae" ( cliquez ici pour entendre l’émission et comprendre ce billet un tantinet obscur nonobstant ces bleus cristallins....)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 5 décembre 2014

Cette photo, dans ma tête, cet air, sur mes lèvres

Les Marquises
ne me quittent pas.
Des semaines que je suis partie là-bas
et que je vous distille
précieusement
ma récolte de sons.
Et bien sûr
Jacques
et ses Marquises
sont avec moi.
André Lec'Andbrazh
que vous découvrirez dans "Instantanés du monde sur les crêtes d'Atuona" ( cliquez ici, vous entendrez)
ne tarit pas d'éloges sur cette chanson de Brel.
"Rien à dire, c'est parfait, il a trouvé les mots justes"
et de se lancer dans une exégèse de la chanson
et des rapports de sons
de lumières
et de modes de vie.
Regardez cette photo
de Manu Magueresse
là, cliquezhttp://manumagueresse.zenfolio.com/p370829805/h5eb48c92#h5eb48c92
Je trouve qu'elle fait le pont
entre les Marquises
de Brel
celles de Gauguin
et les vraies
d'aujourd'hui.
" Rien à dire, c'est parfait, il a trouvé le juste moment".

jeudi 4 décembre 2014

J'aime pas Gauguin

Moi si
j'aime Gauguin
mais André
pas vraiment.
Ah bon?
Pourtant  dans son atelier
André copie des Gauguin
pour le musée
d'Atuona.
Et quand il apprend
que je ne suis même pas allée
voir sa tombe
alors là
il m'embarque illico au cimetière
qu'il fasse à moitié nuit
ou pas.
En montant
il râle
sur tout ce qu'il n'aime pas
ici
et je me dis tient
il est bien Français
ce peintre Franco-Norvégien.
Mais sitôt sur la tombe
le voilà transfiguré
racontant le peintre
avec délice
et assaisonnant au passage
ceux
qui ne l'aimaient pas
ici
de son vivant.
Sur la tombe
il y a un petit galet
peint en blanc
avec un coeur rouge.
Tient
quelqu'un
qui aime Gauguin?
Ecoutez-le, dans "Instantanés du monde sur les crêtes d'Atuona" (cliquez ici pour entendre l'histoire d'André, de Paul et autres artistes du cru) 
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 3 décembre 2014

Jacques, André, Paul et les autres

Ils viennent ici
sur la tombe de Jacques Brel
et laissent des mots doux
écrits sur des cailloux.
Certains rêvent de voir ça
mais c'est loin
les Marquises
alors...
Alors un jour
le facteur a posé
entre les galets
pleins de mercis
une lettre
adressée
à Jacques Brel
cimetière d'Atuona
Hiva Oa
Marquises.
Ecoutez-les parler de Jacques, mais aussi de Paul
dans "Instantanés du monde sur les crêtes d'Hiva Oa" ( cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 2 décembre 2014

Ligne de crête

On m'avait dit
"facile
tu le trouveras
André
il habite la grande maison
sur la ligne de crête."
Tu suis la ligne de crête
au bout
il est là.
Ah.
Incroyable ce qu'on perd
comme notion de volume
quand on vit
dans le plat pays
ou dans son petit frère.
Vous pouvez me dire
"troisième à droite après la pharmacie
au quatrième rond-point
après le passage piéton
et avant le deuxième feu rouge"
je trouve
facile.
Suivre la ligne de crête
sur une route
en arêtes de poissons
qui s'enfoncent en vallées
ou grimpe
vers d'autres monts
eh ben voilà
encore perdue.
J'ai fini par trouver
il faisait presque nuit
j'ai apprécié
la profondeur des bleus
sombres
comme sur les toiles
d'André.
Ecoutez-le, entouré des premiers grillons du soir
dans "Instantanés du monde, sur les crêtes (forcément!) d'Atuona" ( cliquez ici pour entendre cette rencontre vespérale)
Photographie©Anne Bonneau


lundi 1 décembre 2014

Ils parlent de la mort comme tu parles d'un fruit

Ils ne pensent qu'à ça
sitôt débarqués sur les berges d'Hiva Oa
de la mort
qui habite cette île.
Oh, pas de celle des milliers de Marquisiens
passés de vie à trépas
avec leur arrivée
enfin
l'arrivée
d'autres Occidentaux
sur leurs bateaux
mais bien de celle
du Grand Jacques
à qui j'emprunte
le titre
de ce billet.
Enterré là
sur les crêtes
d'Atuona
au vieux cimetière.
Alors bien-sûr
ils me demandent
les Marquisiens
"t'es allée le voir?"
Ben non.
Pas très causant
pour un "Instantané"
un gars dans sa tombe
aussi
génial
soit-il.
Eh ben si
finalement
j'y suis allée
parce qu'André m'y a traînée.
Entendre un artiste parler de la mort
ça vaut toujours la peine
finalement
Ecoutez-le, dans "Instantanés du monde, sur les crêtes d'Atuona" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau