jeudi 29 janvier 2015

Regarder les bateaux

Cela pourrait être la baie de Cochin
c'est Zanzibar.
Mais enfin
ici ou là
les bateaux tracent les mêmes arabesques
et disparaissent
le temps de cligner les yeux.
Alpagués par l'autre bout
de l'Océan Indien
ou du monde.
Ce sont peut-être les mêmes
qui vont et viennent
au bénéfice d'une marée.
Regarder les bateaux.
Une vraie porte d'entrée à l’imaginaire.
Salim Rashid en parle autrement
de façon
plus
pragmatique!
Car enfin
c'est grâce à ces routes
maritimes
que s'est construite
Zanzibar.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Baghani" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 27 janvier 2015

Salle comble

Neuf heures du matin
dimanche
Stone Town
Zanzibar.
Croiriez vous que la cathédrale refuserait du monde?
Refuser n'est pas le mot, mais le dévot se presse serré à l'intérieur
en claquements de talons hauts
en effluves et rires partagés
du beau monde
qui a le droit
ici
de prier.
Et ne s'en prive pas.
Le croyant a un tantinet changé de visage ces derniers temps
des pâles de la colonie
aux Indiens de Goa
se sont succédés ceux du continent.
Pas franchement Zanzibarite
mais une institution
néanmoins
à Zanzibar
la cathédrale.
Neuf heures du matin
bondée.
écoutez pourquoi, dans "Instantanés du monde à Baghani" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 26 janvier 2015

Il fut un temps

Il fut un temps
où le feu brûlait
tous les jours
à Zanzibar.
Il fut un temps
où les Parsis
le nourrissaient
de bois de santal
tous les jours
à Zanzibar.
J'ai eu du mal à retrouver cet endroit
le temple du feu
dont j'avais entendu parler.
Muhsin, mon interprète, ne savait pas.
Il a dû demander
durant des jours.
Car enfin
ici
à Zanzibar
on ne connait guère
que Freddy Mercury
comme Parsi.
A force de poser des questions
on l'a trouvé
l'ancien temple du feu.
Muhsin avait peur d'y entrer
dans cette immense propriété
aux bâtiments déserts
entourés de tombes.
En fait, enfant
on lui interdisait
de fréquenter cet endroit où passaient les fantômes
-trop visages pâles pour être honnêtes...
Muhsin est entré
sans trembler
mais mes questions répétées
se sont échouées sur les seules pierres tombales
et un foyer
éteint.
Ecoutez la cosmopolite Zanzibar
ou ce qu'il en reste
dans "Instantanés du monde à Baghani" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 23 janvier 2015

Entrez si vous osez

"à vos risques et périls"
c'est écrit
à l'entrée d'un bâtiment
hautement historique
de Bombay.
Hautement historique
car le premier
sur le territoire indien
où a été projeté
un film. ( français, soit dit en passant, des frères Lumière, eh oui, déjà à cette époque on était fou de ciné, à Bombay...)
Mais voilà
pas de plaque
pas de tapis rouge
juste
un bâtiment
rongé par les ans.
Et situé
en plein coeur
d'un des quartier
les plus onéreux
de cette cité
aux loyers parmi les plus extravagants
de la planète.
Loyer de 1945
plafonné
au prix d'une ampoule électrique
ou presque.
Alors que partout ailleurs
ça flambe.
Du coup
les proprios n'entretiennent plus
et tout part à vau-l'eau.
Sauf les histoires
que Sandhya vous murmure
en ces lieux
qui pourraient faire froncer le nez.
On n'est pas du genre à froncer le nez
dans les Instantanés.
Ecoutez, la passionnante Sandhya
et ses mille histoires
dans "Instantanés du monde à Bombay Sud" (cliquez ici pour entendre l'émission, et régalez-vous)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 22 janvier 2015

Pas si Brit'


"La cour de justice est le second plus grand bâtiment après la gare Victoria, la gare est vraiment immense. Et ici non plus vous n’avez pas le droit d’entrer mais ils ont des sculptures  très intéressantes. Avec un grand sens de l’humour ! ils ont des renards en habit de juge ! Il y a un singe avec un œil bandé qui tient la balance de la justice, toutes sortes de choses sarcastiques comme ça ! On se demande si le constructeur n’avait pas quelques différents avec les entrepreneurs anglais, ou avec son patron, et c’est pourquoi il a fait faire tout cela !"
Sandhya Merchant, passionnante et passionnée par Bombay
à écouter, dans "Instantanés du monde à Bombay Sud" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 20 janvier 2015

De la vertu des premières heures du jour

Elle me demande sur la pointe des pieds
Sandhya
si l'on peut se lever très tôt le matin.
Sandhya est une dame très polie
qui sait
que le chaland lambda
aime la grasse mat'
et les petit déj' qui n'en finissent plus...
Très tôt, moi, ça me va.
Même si à première vue
je ne vois pas trop pourquoi
vu qu'on s'en va
causer architecture et urbanisme.
En vérité en vérité je comprends vite. (!)
Très tôt
c'est juste ce qu'il faut
pour s'entendre
dans la rue
à Bombay
et ne pas risquer la mort à chaque traversée de rue se faire bousculer
en marchant le nez en l'air.

comme c'était un dimanche
il fallait juste faire attention
aux balles perdues.
Cricket de rue
c'est la tradition.
Un moment délicieux
à écouter
dans "Instantanés du monde à Bombay Sud" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 19 janvier 2015

Se voiler la face?

Ils sont nombreux
ceux
qui tremblent
juste
en entendant
le mot
"Inde".
Nombreux aussi
ceux qui rêvent
ou sourient aux anges.
Bon.
Qu'avez-vous vu
que verrez-vous
de ce pays?
Juste
sans doute
ce que vous avez décidé
de venir voir.
Par chance
parfois
des voiles tombent
ou d'autres
viennent se poser
sur ce que l'on était venu voir
-comme ici, la porte de l'Inde, photographiée des "milliards de millions" ( truc pour dire "je n'ai pas les chiffres"...!) de fois par jour-
et du coup
cela oblige
à regarder ailleurs.
Il y en a aussi
de nombreux
qui râlent
alors
parce qu'ils sont venus
pour "faire" Bombay
et qu'ils ne peuvent même pas
prendre en photo
la porte de l'Inde.
Bon.
Ecoutez Sandhya raconter Bombay Sud
avec ou sans porte
mais sans vous voiler
l'histoire
dans "Instantanés du monde à Bombay Sud" (cliquez ici pour commencer la balade)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 13 janvier 2015

Bonnes résolutions

Faire la sieste.
Ce serait une des bonnes résolutions
(jamais tenue)
de l'année.
Faire la sieste
tous les jours.
(oui, bon ben on peut rêver!)
Mais comment faire la sieste
quand le monde vous alpague?
Cette semaine
Instantané
est à Ahmedabad.
Pas plus grouillante
comme grande cité.
Et pourtant
on a trouvé
des lieux
où l'on peut
faire la sieste
ou au moins
se poser
observer
réflechir
juste
un moment.
Une mosquée
un ashram
un puits.
Si c'est possible
dans la ville
du shoping frénétique
et de l'histoire vibrionnante
ça doit être possible
ici
non?
à suivre...
et en attendant
à écouter, dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici et respirez)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 9 janvier 2015

NON


Montrer son oiseau peut rapporter gros

Cela fait partie des traditions
ici
à Kunming
et mon interprète me l'avait décrit comme ça :
"Un endroit où les vieux messieurs viennent montrer leurs oiseaux"
Ah.
Ben on y va
pourquoi pas?
Pas facile à trouver
planqué derrière la palissade végétale
mais
effectivement
si vous faites mine
de prêter attention
ils remonteront alors
la fermeture-éclair
de la housse bleue
avec gourmandise
pour vous montrer
comment chante leur mainate.
C'est très sérieux
et très apprécié
et à voir
les liasses de billet
qui s'échangent en grosses poignées
les cages de bambous
enfermant les volatiles
sont des trésors
dont ne se lassent pas
les vieux messieurs.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde dans les rues de Kunming" (cliquez ici pour entendre les oiseaux et les messieurs en parler...)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 7 janvier 2015

Prends un thé

Dans les rues
on marche vite
les enfants ont des badges à puce pour entrer à l'école
les employés des mégaphones
pour alpaguer le chaland
dans leur boutique
depuis le trottoir.
Et puis
il y a ces espaces minuscules
en plein air
petits jardins
coincés
entre béton
et béton
où l'on vient avec son bocal de thé
et son temps.
Où l'on joue
très sérieusement
mais enfin
on joue
tout de même.
Où un vieil homme me récite un poème en français.
Je ne comprends pas.
Que cela ne tienne
il enlève ses dents
et recommence.
Je ne peux que faire mine
de reconnaître.
Verlaine?
Touché!
oh, la chance!!!
Ecoutez la vie lente
dans "Instantanés du monde dans les rues de Kunming" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 5 janvier 2015

D'un an à l'autre, d'un monde à l'autre

C'est une grande ville
une très grande ville
très populeuse
une ville chinoise
Kunming.
Alors bien-sûr
les boutiques de super luxe fleurissent aussi
ici
et les supermarchés géants
où des employés poussent vos chariots
bien trop remplis
bien trop impossibles à faire avancer
malgré la qualité
des roulements à bille.
Les métros, les aéroports
poussent comme des shiitake
et parfois
aussi
passent
non pas des cigognes
mais c'est tout comme
la même grâce
une dame
des "minorités ethniques"
comme on dit ici
apportant son lot
de fruits
ou de légumes
à griller sur un coin de rue
et qui fait le délice
des urbains.
Une petite madeleine
en fait.
Baladez-vous
et découvrez
avec "Instantanés du monde dans les rues de Kunming" (cliquez ici pour accéder illico à l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 2 janvier 2015

Un silence de fin du monde

Victor Hugo
que vous avez déjà rencontré
ici
m'a emmenée dans ce lieu d'un autre âge
le séminaire de Rachol
dans ma quête de chrétienté
en terre goannaise.
Ou de ce qu'il en reste.
Bref.
Le séminaire de Rachol
aussi vide soit-il
laisse encore passer la lumière
filtrée par les fenêtres en coquilles de nacres
mais c'est tout.
Plus de pas
aussi mesurés soient-ils
d'aspirants prêtres ou moines
dans les couloirs.
Reste la réserve d'eau
un espace immense
souterrain
vide
qui résonne sous nos pas
creusée sous la cour centrale du séminaire
"Bel endroit pour faire une boite de nuit"
se réjouit Victor Hugo.
Ecoutez les vrais séminaires
de Goa
dans "Instantanés du monde à Saligao" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau


jeudi 1 janvier 2015

Le charme de Goa

On m'a beaucoup parlé de cette nonchalance
propre à Goa
de ce détachement
propre à ses habitants.
Et pas besoin de rester très longtemps
pour en mesurer
la véracité.
C'est ainsi qu'un soir
forte de l'annonce
qui m'avait été faite
je me postais
à l'ombre d'une église
(enfin, à l'ombre, même pas besoin de chercher l'ombre en ces temps de mousson...)
bref
sur le parvis
ou sur la terrasse
bref
près d'une église
forte de l'annonce réjouissante qui m'avait été faite
de la promesse
d'une volée
de cloches
annonçant l'office.
Une volée de cloches étant toujours un atout
pour une émission radiophonique.
Je me poste donc
et j'attends l'heure promise.
Qui se profile.
J'allume le magnéto.
L'heure passe.
Et dépasse l'heure dite.
J'éteins le magnéto
( et m'attends à entendre sonner les cloches, c'est toujours comme ça...)
Eh ben non.
J'entre à la sacristie
et réveille le bedeau
de sa léthargie.
"Les cloches? Ah oui, elles n'ont pas sonné? Oh, peut-être demain? Ah mais hier, oui, elles ont sonné, hier!"
Un jour ou l'autre
elles ont sonné
promis.
Ecoutez-les
dans "Instantanés du monde à Saligao" (cliquez ici et écoutez les cloches de Goa)
Photographie©Anne Bonneau