mardi 31 mars 2015

Le caillou

Ce jour-là
on inaugurait
"le caillou"
comme l'appelle sans ostentation Fara.
Une sculpture
posée sur le front de mer de Taiohae.
Henri, que vous voyez-là
a pu en parler
durant presque une marée
sur la symbolique
de l'âme marquisienne
de l'oeuf
et de l'oiseau.
Fara, l'auteur de cette oeuvre, m'a simplement dit
"Tu vois, ça c'est un tiki qui boit le kava"
et enchaîné sur les bénéfices du kava.
Et vous
comment regarderez-vous "le caillou"
quand vous passerez
à Taiohae?!
Jocelyne
elle
porte dessus
un regard très particulier...
Ecoutez-la, dans "Instantanés du monde à Houmi" (cliquez ici pour les entendre, tous)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 30 mars 2015

La baie et la bête

En allant voir Yvonne
je me suis arrêtée à Houmi.
Là.
Et en écoutant les vagues
faire des chatouilles
aux pieds des badamiers
en entendant rire
deux enfants blonds de sel
échappés de l'unique voilier
je me suis dit
mince
la vie
peut
vraiment
être
douce.
Et là
les débroussailleuses ont commencé à pétarader derrière moi.
Et je me suis enfuie
chez Yvonne.
Qui m'a rappelé
l'anniversaire
du tsunami de 46
- c'est le 1er avril-
tsunami qui avait gentiment
tout emporté
les maisons
les maraes
l'église
sans distinction.
La pierre
et l'eau
surprenante alchimie
on en parle
dans "Instantanés du monde à Houmi" (cliquez ici pour entendre les vagues de Houmi - et les débroussailleuses grrrr-)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 27 mars 2015

La chaussure et le cordonnier

Jocelyne a appris le tressage
le dimanche
alors qu'elle était en poste
à l'école de la vallée.
Parce que le bingo
c'est pas son truc
et que les dames
le dimanche
jouent
au bingo.
pas de bingo pour Jocelyne donc
mais de la tresse
le regard fixé
sur les doigts de la grand-mère
pas fâchée de transmettre
son savoir-faire.
Jocelyne aussi
aimerait bien
transmettre ça
et montrer
à ses soeurs
mais
mais mais
qui vient lui demander
des conseils de tressage
lorsqu'elle se pose à son ouvrage
au marché de Taiohae?
Les femmes des yachts de passage
pas les Marquisiennes.
Ecoutez-la, dans "Instantanés du monde à Oata" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 26 mars 2015

Menue monnaie

On les ramasse une à une
les graines
qui serviront à faire
des colliers
des couronnes
des ornements.
Sous les arbres
qui les dispensent
à l'année longue
gestes minuscules
pour menue monnaie.
Car ici
aux Marquises
l'artisanat
n'est pas un seulement
un joli passe-temps
mais une façon de gagner
son argent.
Alors
les artisans ramassent
la moindre graine
et la travaillent
ou la revendent
à la bouteille
à celles
qui percent
pour enfiler
ou pour revendre
à celles
qui créent.
Ti pa ti pa
comme on dit là-bas
Ecoutez les artisans
compter leur menue monnaie
dans "Instantanés du monde dans la vallée de Oata" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 24 mars 2015

Un tour au jardin

Dès quatre heures du mat'
elle est debout
Rosine.
Allez zou
une prière
une marche d'une heure
et la journée de travail peut commencer.
Une discipline
qui pourrait donner des complexes
à bien d'entres nous...
Sa journée de travail
se passe ici
entre le jardin
et la véranda.
Une petite cueillette dans les ylangs-ylangs
les tiarés
les basilics.
Une bonne gorgée d'air parfumé
qui pourrait donner des envies
à bien des asphyxiés que nous sommes...
Et puis c'est parti
au son de la radio, oui, oui,
Rosine fait "de l'artisanat" comme elle dit
passant des couronnes au monoï
de la couture aux bananes séchées
quand le coeur lui en dit.
à l'écoute.
Une sagesse de vie?
Ecoutez-la dans "Instantanés du monde à Oata" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 23 mars 2015

No tress

C'était un savoir-faire
autrefois
que dis-je un savoir-faire
un art
à en croire
ceux qui ont vu
les vitrines
des musées de Boston
ou de Paris
abritant
les tressages
délicats
marquisiens.
Aujourd'hui
no more tress
ah si
on sait encore en faire
des couronnes
pour décorer les arrivants
et aussi
des petits paniers
pour garder la nourriture
quand on fait des fours marquisiens.
Mais les savants paniers à appâts
et autres nécessités
envolées.
La plastique a remplacé tout ça.
Ecoutez les quelques tresseuses des Marquises
qui savent encore
lier la palme et le coco
dans "Instantanés du monde dans la vallée de Oata" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 18 mars 2015

Français langue vivante

Cette dame
Mamie Paré
est une icône.
Pas question de passer à Rurutu
sans la voir.
Difficile en vérité en vérité
de ne pas la voir
Mamie Paré.
A l'aéroport
elle est là
dès qu'un avion fait son petit tour de piste.
Au snack
elle est là
tous les midis
ou presque.
Je l'ai rencontrée chez elle
pour discuter
et me délecter
de son français
très châtié.
Un vrai miracle
elle était en passe
de partir chez une amie
et avait un petit créneau de conversation
libre
juste avant la messe.
On a parlé longtemps
elle s'impatientait un peu
j'ai abrégé
et sorti mon appareil photo.
Alors
elle a pris le temps
de trouver un chapeau un peu mieux
a regretté de ne pas avoir de fleur
et posé sagement.
A voir les photos d'elle en noir et blanc
sur ses murs
ça elle sait faire aussi
poser.
Une beauté
à la langue acérée
de l'aigre doux
avec la mémoire longue
tout ce qu'on aime!
Ecoutez-là
dans "Instantanés du monde à Rurutu" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 16 mars 2015

Je signe!


De la main gauche
comme d'hab'
je signerai
vendredi
au salon du livre de Paris!
Je serais ravie de vous voir
de vous revoir
de vous rencontrer
de vous raconter
et de signer
vos exemplaires
des "Instantanés"
en livre.
Pour les sudistes
je serai aussi
la semaine prochaine
vers Lyon.
à suivre...
Et à vendredi
fin d'aprem
-4 a 6 pour être précise-
et sur le stand France Télévisions
pour être sûr de se trouver...
au salon!

T'es où encore?

Là, j'aurais pu être à Cilaos,
non?
Eh ben non
on est bien
ici
à Rurutu
en plein coeur
du Pacifique
et pas du tout
dans un cirque
de l'Océan Indien.
Oui, ça ressemble
et pas que sur les images.
Des modes de vie
insulaires.
Ok, ici on chassait la baleine
pour nourrir les villages
et pas le tangue
mais enfin
cette économie rurale
ce pragmatisme
ce sens de la communauté
il y est
encore
un petit
peu
ici.
Ecoutez les femmes en parler
rien de tel
pour causer de logistique
en milieu insulaire!
dans "Instantanés du monde à Rurutu" (cliquez ici pour vous plonger loin du monde)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 13 mars 2015

De pierre et de foi

Un pilon de pierre
une vasque de bois
voilà les seuls ustensiles
qu'utilisent les guérisseuses
des îles Marquises.
Avec pléthore d'herbes, d'écorces, de racines, de plantes
à broyer, infuser, macérer dans l'huile
en massage
en pansement
en cataplasme
en bain
à boire et à manger.
Mais aussi
la parole
pour dénouer
et la prière.
Quelle genre de prière
donne Martine en posologie
à ses patients?
"Oh, juste un Notre Père et dix Je vous salue Marie"
Ecoutez-là, dans "Instantanés du monde, dans les brousses de Nuku Hiva" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 11 mars 2015

Au calme

Martine est le genre de personne
qui arrête tout ce qu'elle fait
quand on a besoin d'elle.
Et Dieu sait
qu'elle a beaucoup à faire
entre son boulot de chef d'entreprise
sa famille
et
son don.
Car enfin, Martine aime ça
comprendre ses patients
leur préparer des plantes
des décoctions
des bains
et autres fumigations.
Quand je l'ai appelée
il ne m'a pas fallu beaucoup de temps
pour arriver chez elle.
Son  voisin avait la musique à fond.
Pas terrible, pour une interview.
Je lui ai demandé si l'on pouvait aller
dans un endroit plus calme.
Elle m'a dit "oui, je connais"
et m'a emmené là.
Au cimetière de Nuku Hiva.
Pas plus calme
pour parler
de la vie
et du reste.
Ecoutez-la, dans "Instantanés du monde, dans les brousses de Nuku Hiva" (cliquez ici pour entendre les confessions murmurées de Martine sur son métier)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 9 mars 2015

Un endroit en vert

C'est vert
c'est frais
et c'est pas du chewing-gum.
C'est loin de tout
et donc
(presque) à l'abri des déferlements de chewing-gum.
C'est un repaire pour les biologistes
les bio-pharmacologues
et les ethno-pharmacologues
aussi.
Bref
tous ceux qui se demandent
comment on a fait
jusqu'à pas longtemps
pour se garder en vie
se soigner
voire
se faire du bien au corps
loin
des grands labos pharmaceutiques.
Pour répondre à cela
j'ai demandé à une dame férue de vert
guérisseuse
à Nuku Hiva
et aussi
à un monsieur
qui a passé un temps fou
à rencontrer
les guérisseuses (et aussi des guérisseurs)
sur tout l'archipel des Marquises
loin des continents.
Ahah, ils ont une palette de trucs
on appelle ça
la biodiversité.
écoutez-les dans "Instantanés du monde dans les brousses de Nuku Hiva" (cliquez ici pour entendre ce duo vert)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 4 mars 2015

Ils étaient vingt et cent

Dans l'enfance de Paco
il n'y a pas si longtemps
ils étaient vingt et cent
les chevaux
sur son île natale
d'Hiva Oa.
Ils étaient vingt et cent
quand les mariages
réunissaient tous les villages
dans une vallée
et où les garçons
avaient capturé
les plus beaux étalons
pour alpaguer
le coeur des filles.
C'était hier.
C'était ici.
C'était un pays
où un cheval est un cheval
pas un terme de mécanique.
Aujourd'hui?
Aujourd'hui, il en reste 3 ou 400, des chevaux sauvages, sur l'île de Paco.
Pour ce qui est du coeur des filles
et des vallées
écoutez-le
en parler
dans "Instantanés du monde, au ranch Hamau" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 2 mars 2015

En vrai ou à la télé?

Comment vous aimez voir les choses, vous?
En vrai ou à la télé?
Si jamais
si un jour plutôt
vos pieds vous mènent
aux Marquises
eh
faut savoir
qu'il faudra vous en servir
pour découvrir les îles
en vrai
avec les parfums
la fraîcheur ou l'aridité
les cahots des crêtes
ou la boue des vallées
bref
tout ce qui vous fait
des petites madeleines
pour le reste de la vie.
Car il n'y a pas mieux qu'un sentier
à parcourir
à pied
ou à cheval
au rythme du pas
ou du sabot
comme dit Paco.
Ecoutez-le, dans "Instantanés du monde au ranch Hamau" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau