lundi 29 juin 2015

Le sultan et moi

Zanzibar était comme ça
une île au milieu des eaux
oh
très vives
et très passantes.
Des courants d'Est ou d'Ouest,
des vents de mousson
qui n'en font qu'à leur tête
et apportèrent
du nord
un sultan
et son goût
pour les choses
raffinées.
Par exemple
la musique.
Pas celle de l'Ouest
ou de l'Est lointain.
Non
le Taarab
d'Oman.
Arrivé dans ses bagages
et tenu
bien secret
en ces murs
pour la joie
du Sultan.
Que croyez vous qu'il arrive ensuite?
Comme si le chant
et la joie qu'il procure
pouvait être circonscrit
aux seules royales oreilles!
Comment les fameux clubs où l'on chante
se sont disséminés dans tout Zanzibar
et ont volé un peu d'acidité
-bienvenue-
aux sirops des rues
vous le saurez
en écoutant
"Instantanés du monde à Vuga" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 26 juin 2015

Quelle cacophonie?

on était dans un jardin modeste
d'une petite maison de Pondichéry
et Gilbert Pounia
du groupe Ziskakan
m'expliquait sa joie
d'entendre la voix
du rémouleur
suivi crescendo
par le son
du balai de branches
ponctué de quelques cris de corbeaux.
Bref
un concentré de l'Inde
sur une mesure à trois temps.
Tout le contraire
de ce que certains grincheux appellent
une cacophonie.
Oui oui
je comprenais bien tout ça
et même plus
je savourais
de croiser quelqu'un
sensible aux mêmes sonorités
que moi.
Vivre (trop?) souvent avec un casque sur les oreilles
- un casque avec un micro au bout, hein
pas un casque qui coupe de tout
au contraire-
ça vous développe un sens du son
du rythme
du ton
qui nous fait nous réjouir
quand le cliquetis du métro
rebondit sur le rythme
des talons hauts...
Vous entendez ce que je veux dire?
Gilbert le raconte sûrement mieux
dans "Instantanés du monde sur la côte de Coromandel" (cliquez ici et ECOUTEZ!)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 24 juin 2015

Les sons, le soir, au fond des bois

C'est dans une salle de spectacle
offerte à quelques milliers d'enthousiastes
que se produisait
ce soir-là
Ziskakan.
Une salle au fond des bois
au bout de nulle part
ou au coeur d'autre part
la salle
de concert
d'Auroville.
Qu'est ce qu'ils faisaient là
les Ziskakan?
Ben, c'est un bon endroit
pour croiser des musiciens
venus
d'ailleurs
d'autre part
et aussi
des oreilles
plutôt libres
de vibrer
à ce que bon
leur semble.
Belle infrastructure
et bon auditoire
le soir
au fond des bois
c'est à écouter
dans "Instantanés du monde sur la côté de Coromandel" (cliquez ici pour assister - en audio- au concert)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 22 juin 2015

Un goût d'enfance

C'est pas le goût de la barbe à papa
que l'on croise en sachets ici-bas
qui fait revenir Gilbert Pounia
sur la côte de Coromandel.
Peut-être celui du thé
que l'on buvait dans les cours
aux nuits tombées
de son enfance.
C'étaient les cours de la Réunion
à une époque où il n'était peut-être pas de bon ton
d'écouter battre le tambour
de mêler la cardamome au lait
de se laisser aller
au rythme
des psalmodies
venues
de loin
de là
de cette côte
où aujourd'hui
le musicien
passe
tourne
chante
joue
pour vous.
Ecoutez Ziskakan
en tournée
dans "Instantanés du monde sur la côte de Coromandel" (cliquez ici pour entendre l'émission)
et vous découvrirez
les petites madeleines
de Gilbert...
Photographie©Anne Bonneau

dimanche 21 juin 2015

Manucure et confiture

"ça fait mal?"
ai-je demandé à l'une des cueilleuses
en fin de journée.
Elle a ouvert ses mains
et m'a même invitée
à poser les miennes
dessus
pour sentir.
J'ai repensé à ma grand-mère
lorsque je geignais devant elle
des ampoules qui m'étaient venues
en l'aidant 25 secondes dans son jardin.
Ma grand-mère haussait les épaules
"Tu as des mains de paresseuse!"
Les mains de Sharmila
étaient calleuses
et douces
à la fois.
Je lui ai souri
elle a haussé les épaules.
Des mains de femme
indépendante
qui prends
sa vie
en main.
Ecoutez les cueilleuses
dans "instantanés du monde à Vandiperiyar" (cliquez ici pour les entendre)
Photographie©Anne Bonneau

samedi 20 juin 2015

Des vertus du hâle, ou pas...

Ce n'est pas pour la pluie
en ces pays aux eaux convenues
que cette donzelle
se couvre
si élégamment la tête.
Mais plutôt
pour se protéger
de l'éclat du soleil.
Car enfin
pas question
ici
de prendre du hâle.
La peau claire
a sa valeur
qu'il ne faudrait pas gâcher
par un hâle incongru.
Que dis-je incongru
un hâle qu'on abhorre
et qui vous classe illico
aux antipodes
de l'excellence.
Un commentaire, m'sieurs dames?
A l'heure où ceux de l'Ouest ( vous, nous, oui, oui et moi aussi!!!)
vont se précipiter
vers le plus proche rayon
pour se faire dorer
la pilule
histoire de ne pas rester
telle un cachet
à vous de voir
en tout cas
c'est à écouter
dans "Instantanés du monde à Vandiperiyar" (cliquez ici et vous entendrez l'émission)
Photographie©Anne Bonneau



vendredi 19 juin 2015

boire, Boire, BOIRE!!!!


A quoi pousse l'Instantané?
Aux rencontres
aux interviews
vous le savez...
Mais aussi
au thé.
Boisson essentielle
dans l'élaboration
des émissions...
Ma tasse ne me quitte pas
sur mon bureau.
Oh, pas des thés sophistiqués
comme celui-là sur la photo
ni lait
ni sucre
ni cardamome
ni gingembre.
Juste
du 
bon 
thé.
Dans "Instantanés du monde à Vandiperiyar" ( cliquez ici pour les entendre...)
mes fabricants de thé
préférés
vous donnent
leurs meilleurs recettes!
écoutez...
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 18 juin 2015

Fin de journée


Allez zou
on replie!
A cinq heures
en fin de journée
les cueilleuses
font leur sac
leur cueillette
emballée
dans ces sacs de jute
et hop
dans la benne
qui les ramène
à la fabrique.
Pas question de traîner.
Au crépuscule
bisons
éléphants
voire
tigre
peuvent rôder
dans les parages.
Bon, il arrive ce camion?
En route, dans "Instantanés du monde à Vandiperiyar" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 17 juin 2015

Entre collègues...


Qu'est ce qu'on se raconte
entre collègues
dans les plantations de thé?
Ben,
ce qu'on a vu
hier soir
à la télé!
On taille des bavettes
et des jeunes feuilles de thé
on commente
les derniers épisodes
des feuilletons.
On chante aussi.
On partage les soucis.
Bref, la vie quoi
dans les théiers du Kerala.
Ecoutez les cueilleuses en parler
dans "Instantanés du monde à Vandiperiyar" (cliquez ici pour entendre la vie dans les plantations)
Photographie © Anne Bonneau

mardi 16 juin 2015

Juste un brin d'amertume...


Dans cette plantation du Kerala
on ne cueille plus le thé
à la main.
Il y a des cisailles maintenant
moins fines
mais
plus rapides.
Vu
qu'il y a moins
de cueilleuses.
" Je fais ce métier pour pouvoir donner une éducation à mes enfants.
je ne voudrais pas qu'elles soient cueilleuses, elles aussi!"
Ecoutez Sharmila, dans "Instantanés du monde, à Vandiperiyar" (cliquez ici pour entendre les cueilleuses de thé évoquer leur gagne-pain)
Photographie © Anne Bonneau

lundi 15 juin 2015

Un petit premier


Du premier au dernier jour
en reportage
on se lève tôt
voire
très tôt.
Ce qui est bien
en Inde
c'est qu'il y a toujours
toujours
toujours
une boutique de thé
ouverte
même
très très tôt.
On s'en jette un
vite fait
et à la fin
tout à la fin
avec les gars
on fait un Top Ten
des meilleurs thés
bus
on the road...
On en cause,
Photographie © Anne Bonneau

samedi 13 juin 2015

Tu ne bouges pas!


Autour
de ces augustes bovidés
s'étirent des pentes herbues
montant jusqu'au faîte des collines.
Alors quoi?
ça vous plairait pas
de frotter vos cornes bleues
à celui
des cieux?
Allez, 
quoi,
une petite virée
là-haut?
Pas question!
Interdit, à Raleghan Siddhi
ce village modèle
pour l'environnement.
Car la vache
et l'érosion
c'est une fable
qui se termine mal.
Et que je grimpe tout en haut
et que j'arrache l'herbe avec ma langue musclée
et que je te laboure la place avec mes petits sabots aigus
(et que je laisse quelques bouses aussi, quand-même, c'est pas mal pour la terre...)
et que je ravine les sols
et que la mousson passe là-dessus
avec la délicatesse que l'on sait
et que toute la bonne terre
part 
à vau-l'eau...
Alors les vaches restent en bas
et leurs propriétaires
montent
délicatement
faucher l'herbe de ces pâtures désertes
(et rapporter quelques bouses? ah non, on les garde, séchées, pour faire cuire la soupe!)
Ecoutez cette admirable contrée
aux règles draconiennes.
- c'est bon
pour la terre- 
et arrêtez de vous plaindre
que le tri sélectif
c'est TROP compliqué.
A côté de ça
non mais...
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 12 juin 2015

Service!


Entre les cours
et l'étude
on a le droit
ici
d'une pause
cricket.
Enfin,
les garçons, ont le droit...
Faut dire que
sur leurs frêles épaules
repose
l'avenir du village entier...
Grâce à eux
de l'argent frais
vient nourrir 
ceux qui sont moins frais...
80% de ces enfants entreront dans l’armée.
ça paye
ça rend
service.
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 11 juin 2015

Qu'est ce qu'on mange ce soir?


Ben ça.
Un repas végétarien
à Raleghan Siddhi
patrie de l'activiste social Anna Hazare
adepte des grèves de la faim
qui font vibrer l'Inde entière
à la Gandhi.
Et d'ailleurs
c'est écrit
sur les murs de la cantine
de Raleghan Siddhi
on mange en silence
tranquillement
et on lave son assiette 
en sortant.
Quand Anna ne jeûne pas
pour lutter contre la corruption
c'est ça
son pain
quotidien.
Ecoutez la vie à Raleghan Siddhi
Photographie©Anne Bonneau

L'ombre de Gandhi


Partout ailleurs
je ne dis pas...
Mais là
dans ce village du Maharashtra
on peut
encore
retrouver
des traces
de ce que Gandhi
prônait pour son pays.
La vie rurale
au rythme lent
nourrie de la terre
et des pensées
de Vivekananda.
Il y a tout ça
aussi
à Raleghan Siddhi
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 10 juin 2015

Chiche?


Des cacahuètes 
c'est tout
ce que la famille de Laxman
récolte à cette saison.
Et c'est bien.
C'est chiche?
ça fait vivre
un demi-hectare de terre
des cultures toute l'année
ça va.
Bien-sûr, il y aussi
la retraite de Laxman
ancien militaire.
Ce jour-là
tout le monde travaillait
dans le champ
des enfants à la grand-mère
qui arrachant
qui triant
et qui riant
de la vache qui s'enfuit.
La vie.
Photographie©Anne Bonneau

mardi 9 juin 2015

Contre-exode


On connait de l'Inde
ses bidonvilles à gogo
On raconte de l'Inde
ses faits divers les plus sordides
On y va moins
dans les endroits
où les hommes
ne partent pas
de chez eux.
Tient, en voilà un
de ces endroits
qui nourrit encore
son peuple.
Encore n'est pas le mot
qui nourrit à nouveau
son peuple
Raleghan Siddhi
classé village modèle
modèle pour l'environnement
modèle contre l'exode rural
Une autre
image
de l'Inde
écoutez!
Photographie©Anne Bonneau

lundi 8 juin 2015

L'essentiel


Evidemment, ce genre d'attirail
ça nous parait
à nous
hommes et femmes de l'Ouest
d'une autre époque...
Le genre de truc
qu'on voit
sur les images
du Moyen-âge.
Et pourtant
ça permet
de faire vivre
des hommes et femmes
d'ici
à Raleghan Siddhi.
Pas seulement
l'outil de bois et les boeufs
mais surtout
l'eau
de pluie
qu'on collecte
quand elle daigne tomber
tout est là.
L'essentiel
Comment on fait?
écoutez, les paysans vous expliquent tout
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 5 juin 2015

Waterproof


Elles rigolent, les femmes 
de me voir plantée là 
avec mon micro 
les gamins en rajoutent 
de plongeons et de cris 
les femmes rient 
haussent les épaules 
et se remettent à l'ouvrage. 
Là, elles s'étripent 
parce que l'une d’elles a mis un linge sale sur la pierre propre 
elles crient 
lancent des pierres au chien jaune 
qui me tourne autour des mollets 
se remettent au travail 
lèvent la tête 
me voient encore là 
elles rient 
et m'invitent 
à venir les rejoindre 
de l'eau jusqu'à la taille 
c'est vrai qu'il doit faire 40°C 
mais bon
mon enregistreur n'est pas waterproof...
elles rient 
elles haussent les épaules 
et se remettent au travail 
écoutez-les, dans :
"Instantanés du monde dans le Chettinad" (cliquez ici pour entendre les femmes à l'eau)
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 4 juin 2015

Bouillons d'orage


L'orage arrive subitement. 
On l'attendait.
Les portes claquent 
les perroquets crient en éclairs verts sur le ciel noir 
les chiens hurlent 
et c'est parti.
Dévalant les pentes des toits couvrant les vérandas 
l'eau plonge illico dans ces énormes pots 
un, à chaque coin de la cour 
des pots de cuivre et d'étain 
qui stockent la manne 
pour les semaines de sécheresse à venir.
Une mousseline empêchera les moustiques d'y pondre 
l'eau, précieuse, servira aux habitants de ces palais du Chettinad...
Une, des nombreuses solutions à la récolte de l'eau potable 
essentielle en ces contrées
où l'on ne peut compter ni sur le ciel 
capricieux
ni sur des autorités gouvernementales
à l'image des cieux... 
Chez nous aussi, peut-être, non?
à écouter, dans :
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 3 juin 2015

Que serais-je sans eau...


Trop? 
pas assez? 
Quand il pleut 
moi 
je dois stopper 
pas plus couvrant que le bruit de l'eau
de la pluie 
de mousson. 
Alors juste, 
ranger micro 
et profiter 
de l'orage 
et des rigoles. 
à écouter dans
"Instantanés du monde, dans le Chettinad" (cliquez ici et laisser vous emporter par les flots)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 2 juin 2015

Eaux vives


On peut s'asseoir
sur les marches de ces bassins 
et juste
regarder la vie qui passe. 
Pas d'eaux plus vives 
qu'en ces villages du Chettinad.
Vivantes.
Les martins-pêcheurs y dessinent des arcs bleus
les enfants s'y baignent nus
les femmes y viennent à la pénombre 
le jupon du sari remonté sous les aisselles 
en bain pudique.
Les vaches viennent s'y abreuver 
et pissent dedans 
par la même occasion.
Les pèlerins y font leurs ablutions 
avant d'entrer au temple. 
Et puis, il y a des bassins 
où l'on retire ses savates avant d'y descendre 
où l'on puise une eau 
à boire
les vaches viennent s'y abreuver 
et pissent dedans 
par la même occasion 
Mais c'est permis 
c'est Monsieur Karmekam qui vous le dit, dans :
"Instantanés du monde dans le Chettinad" (cliquez ici pour entendre la vie autour des bassins)
Photographie © Anne Bonneau

lundi 1 juin 2015

L'homme, le buffle et l'eau

Les rizières sont en contrebas 
les digues sont assez larges pour un chemin 
à prendre à pied 
où à vélo.
Entre les arbres qui les ombragent 
des fenêtres s'ouvrent 
sur des scènes souvent bucoliques 
le riz que l'on repique, que l'on récolte 
les couleurs des saris dans le vert cru 
un petit temple qui s'effondre sous les palmes 
les retenues d'eau, propres à cette région aride 
couvertes de jacinthes, de nénuphars, de cormorans ou d'aigrettes 
et là 
cet homme qui susurre des mots doux à son buffle
en chantonnant 
lui intimant de se tourner 
là, dans ces retenues d'eau précieuses 
des moments à savourer, sur la pointe des pieds
à écouter, ici :
Photographie©Anne Bonneau