vendredi 31 juillet 2015

Des filles qui battent


C'était la première fois qu'ils venaient en Inde
ce groupe de tambouriers de la Réunion.
Des petits jeunes qui s'attendaient à tout
ce qu'on leur avait promis
et même
pire.
Mais sûrement pas
à ces surprises que le sous-continent
sait
si souvent
vous réserver...
Une impro de tambour
avec une école rurale
perdue au fond des bois.
Et là
une bande de filles
faisant face aux p'tits gars
et battant aussi bien
mais
en dansant
en
même
temps.
"Elles déchirent!"
disait un de ces gars bouche-bée.
A la fin
ils ont joué
tous ensembles.
Leurs tambours mêlés
c'était trop frais!
Croyez-moi.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde au Tamil Nadu" (cliquez ici pour entendre la rencontre de deux classes de tambouriers, tout aussi classes l'une que l'autre...!)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 30 juillet 2015

Fièvre du dimanche soir

C'est comme ça tous les dimanches soir
sur le front de mer de Pondichéry
une foule dense qui déambule
et les vendeurs de sorbets
barbe à papa
et guirlandes de jasmin
qui imposent
des arrêts
dans ce flot
incessant.
Sauf que cette fois-ci
un petit groupe de Réunionnais
faisait de la concurrence
aux vendeurs de maïs grillés
pois chiches à grignoter
tranche de pastèque à croquer.
Avec leurs tambours de peau
ils ont attiré les foules
comme des mouches.
Bien plus savoureux
que les glaces au lait
les bulles de savon
les concombres au piment.
Ecoutez le petit effet qu'il font
sur "la promenade"
comme on dit là-bas
avec l'accent...
Dans "Instantanés du monde au Tamil Nadu" (cliquez ici pour entendre l'ambiance!)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 28 juillet 2015

Feu sacré

Ils ont sans arrêt besoin de feu
quand ils se promènent dans la rue
les tambours sacrés.
Oui c'est sûr
il y en a qui fument
mais c'est plutôt
pour tendre leur tambour
que les gars
demandent du feu
au premier venu.
Comme là
il s'agissait d'ouvrir un cortège
à un rythme soutenu
pas question
d'alpaguer le chaland.
Non
les organisateurs avaient prévu
une petite charrette
et un pot de terre
contenant le feu.
D'ailleurs
il y en a un
qui s'est fait taper sur les doigts
car il a voulu allumer le feu
avec sa cigarette.
Nelson n'a pas aimé.
Non mais
le feu
c'est sacré
comme un tambour.
Suivez-les dans "Instantanés du monde au Tamil Nadu" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 27 juillet 2015

D'une plage à l'autre

Il y en a qui sur la plage
font griller des sardines
ou du lard
c'est la saison
eux
quand ils franchissent la digue
pour fouler le sable blanc
c'est pour se griller la peau.
Ou plutôt celle de leurs tambours.
Une petite répétition
au grand air
proche de cet océan
qui rapproche
des racines
et des autres
aussi
parfois
pour les Tambours Sacrés
de la Réunion.
Une quinzaine de gars
qui s'adonnent
sur une plage du Tamil Nadu
à l'art de la baguette.
Que diable sont-ils venus faire
dans cette fournaise?
Ecoutez l'aventure de jeunes tambouriers
souhaitant renouer
avec leur racines
tamoules
dans "Instantanés du monde au Tamil Nadu" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Et vous
iriez-vous?
Renouer avec vos racines?
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 24 juillet 2015

Crincrins et autres guimbardes


Je sais qu'il me soupçonne
de le faire exprès
quand je travaille avec lui 
exprès de choisir des sujets 
avec des sons pas très...
comment dirais-je?
pas très...
harmonieux?
Il n'en est rien!
Vous pensez bien.
Mais c'est vrai que c'est pas de chance
pour Pierre
c'est toujours lui qui tombe sur les sujets
genre
école de musique dans l'Himalaya
oooooh les flûtes et harpes en cacophonie...
élèves apprentis en nadaswaram dans le Tamil Nadu
aïïïïe les grincements nasillards et autres canards...
Eh, c'est pas un métier facile, hein
et encore
je fais un tri sélectif
pour éviter d’abîmer les oreilles sensibles
des techniciens qui travaillent sur Instantanés...
Pierre ne vous en a gardé que des échantillons nécessaires-et-suffisants
de ces volutes déchirantes...
écoutez, si si, vous pouvez, "Instantanés du monde à Koviloor" (cliquez ici en toute sécurité)
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 23 juillet 2015

Recrute, désespérément


Des jobs à prendre 
il y en a presque autant
que de divinités
en Inde.
Dans les temples, tenez
comme ici
à Koviloor
on en cherche, des employés
et attention, hein, 
pas du menu fretin
des artistes
qualifiés
des musiciens
pour ne rien vous cacher.
Qu'est-ce qu'on gagne?
à peu près deux fois le salaire moyen.
Plus qu'un diplômé.
Mais que voulez-vous
ces métiers-là n'ont plus la côte.
Plus de musique vivante dans les temples
des enregistrements
des sonos
de l'électrique
du synthétique
du mantra, made in polyester
écoutez, c'est Swami Meyyappan qui le dit, dans "Instantanés du monde à Koviloor" (cliquez ici pour l'entendre)
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 22 juillet 2015

La mémoire à vau-l'eau


Il murmure 
il cherche 
ses lèvres bougent 
pas ses yeux 
les trois élèves patientent 
devant lui 
devant ce vieux professeur de tavil 
aveugle 
qui cherche 
murmure 
se remémore 
les phrases musicales 
les rythmes propres à son Dieu. 
Les garçons attendent 
sans broncher 
que les Ta Da Da Di Da
franchissent ses lèvres 
qu'il leur livre 
la vraie rythmique
juste.
Ils s'en saisissent alors 
la notant presto dans leur cahier 
la répétant. 
En les entendant 
la voix du vieux professeur devient plus assurée
il répète
ils répètent
il répète encore
asséchant ses lèvres
des rythmes oubliés
écoutez-le, dans "Instantanés du monde à Koviloor" (cliquez ici pour entendre le maître de tavil)
Photographie © Anne Bonneau

mardi 21 juillet 2015

Mélopées, mais loupées...


Monsieur Ganesha aime son nadaswaram 
faut dire 
qu'il est tombé dedans quand il était petit.
Est-il alors 
totalement objectif
quand il parle de lui?
Quand il dit, sans rire,
qu'il suffit d'entendre jouer cet instrument 
à la nuit tombée 
au loin 
pour être aussitôt envahi 
par la quiétude
voire, la béatitude.
Sans rire. 
Ça doit être culturel
l'appréhension des sons
leur appréciation...
Que l'on puisse savourer une sonorité pareille
mâtinée du chant des grillons 
m'interpelle...
Peut-être si on le joue, au lointain, au très lointain...
écoutez-le, dans "Instantanés du monde à Koviloor" (cliquez ici pour entendre cette sonorité si...spéciale!)
et donnez-moi votre sentiment sur la question, de ce son...!
Photographie © Anne Bonneau

lundi 20 juillet 2015

A la recherche de la fraîcheur perdue


Dehors, il doit faire près de 40°C 
est-ce pour cette raison qu'ils sont là?
assis sur les carreaux 
à écouter l'assistant de Monsieur Ganesha marteler
hacher
disséquer
asséner
les notes
les motifs musicaux 
la moindre ligne 
que joue le professeur sur son nadaswaram
tandis que l'élève doit répéter.
Tout en broyant l'air de son éventail de palme.
Est-ce pour cette raison qu'ils sont là?
La fraîcheur du sol 
au fond de l'ashram de Koviloor
à l'ombre
des heures 
loin du monde 
le cerveau grillé par les stridulations de l'instrument
pour cette raison, peut-être
et pour tant d'autres...
à découvrir, dans: 
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 16 juillet 2015

La peau


La peau de son tambour
est lisse
comme celle
des têtes
qu'il rase
dans les temples
pour les cérémonies.
Il fait les deux
Aristhène
coiffeur
et
tambourier.
Une vie au poil.
Entre les temples de jour
les chapelles du soir
les nouveaux nés
et les défunts
une vie bien pleine
qui le tient.
Il les a dans la peau
les tambours
les ciseaux
il entend
sous ses mains
le bruit de l'eau
quand il bat
la peau
Ecoutez-le
dans "Instantanés du monde à Bois de Nèfles" (cliquez ici pour entendre les mots du tambourier)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 13 juillet 2015

Passons au salon!

On peut passer devant
mille fois
sans le voir
ce salon.
Un salon de coiffure
dans les hauts
de la Réunion.
Dans un virage
comme il y en a tant
une case en tôle
minuscule
comme il y en a
de moins en moins.
Parfois c'est ouvert
et parfois pas
vous ne voulez pas non plus
un écriteau tout de même!
Non
ici
tout le monde connait
le salon de Monsieur Léonel.
Un peigne
un ciseau
un rasoir
bas.
Tout ce qui importe
tient
dans l'air
et les échanges
dans ces quelques mètres carrés
avec vue
sur la mer...
Ecoutez comment on passe sa vie
ici
dans les hauts
au salon
dans "Instantanés du monde à Bois de Nèfles" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 10 juillet 2015

Non stop music

Ils sont dingues
ici
dingues de musique.
Ils commencent à des heures indues
passent leur journée
à jouer
à chanter
ou
les deux à la fois
et quand sonne la cloche
ils remontent à l'internat
en chantant
en jouant
voire
en dansant
ou tout ça
en même temps.
Lobsang Samten
le directeur artistique du TIPA
rigole.
"Ils sont comme les chiens : 
que l'un d'eux se mettent à aboyer
et les autres suivent!"
Ecoutez les échos
de ses passionnés-apprentis-musiciens
dans "Instantanés du monde au TIPA" (cliquez ici pour vous immiscer dans la journée-type d'un étudiant au TIPA)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 9 juillet 2015

ça m'saoule

ça m'saoule
c'est un peu le genre de truc
qu'aurait dit Tenzin
le première fois
qu'il s'est retrouvé
devant un opéra
tibétain
dont
il
ne
comprenait
rien.
Tenzin
c'est plus le genre de gars
à aller jouer du dranyen
avec les djembés de passage
à Dharamsala.
Alors comment s'est-il retrouvé
lui
et sa nonchalance
à incarner
Milarepa
himself
dans le dernier opéra
donné à Washington DC
pour la venue du Dalaï-lama?
Ahha
Ecoutez-le
il vous raconte
comment on peut virer sa cuti
( enfin non, il continue toujours à jouer du dranyen avec les djembés de passage
quand il a le temps
et pas une répétition
ou des cours à donner
ou des recherches à faire...)
écoutez-le donc
dans "Instantanés du monde, au TIPA" (cliquez ici pour écouter Tenzin et ses comparses de cours)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 8 juillet 2015

Hier, demain, tout de suite

Les averses passent à Dharamsala
en cette saison
de mousson.
Les orages succèdent aux brumes humides
mais quand le ciel décide
d'un peu plus
de légèreté
alors
tout le monde
sort
dehors
au TIPA.
On abandonne la scène sombre
et l'on danse
dans la cour
sous le regard
du professeur
qui ne laisse rien
passer
comme
un
(tout?)
professeur
de danse...
C'est ici qu'elle a été formée
dans cette cour
entre les averses
et ensuite
elles et ses pairs
ont porté l'instruction
dans tous les camps
de réfugiés
Tibétains
en Inde.
Une nécessité
forgeant le caractère
du genre
à ne rien
laisser
passer
ne rien laisser
perdre,
ne rien laisser
échapper...
Ecoutez-là dans "Instantanés du monde au TIPA" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 7 juillet 2015

Sortir de l'ombre

Elle chante.
Elle a choisi
et a été choisie
aussi
bien-sûr
pour intégrer
les classes
de chant
du Tibetan Institute of performing Arts.
Une vraie piste d'envol
pour ces jeunes
d'origine tibétaine
qui choisissent
le chant
tout autant
par passion de leurs racines
que par espoir de gloire.
Car enfin
comment percer
dans les arts de la scène
quand on vit
ici
au fin fond des montagnes de l'Inde?
De là-haut
elle est plongée chaque jour
dès l'aurore encore teintée de nuit
sur la scène
peinte de noir
du TIPA.
Et elle chante
à en perdre la voix
à en trouver sa voie
écoutez-là
dans "Instantanés du monde au TIPA" (cliquez ici pour comprendre le parcours des jeunes chanteurs Tibétains)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 6 juillet 2015

Prem's!

Quand il a débuté son exil en Inde
le Dalaï Lama a assez vite compris
qu'il resterait
un bout de temps
ici
avec
les siens.
Bon.
Il a donc pris
ses dispositions
pour que Lui
mais surtout
les siens
ne manquent
de rien.
Et il a commencé
à construire
à mettre en place
à créer
les institutions
nécessaires
à un peuple
en exil.
La première d'entre elles
a été
le TIPA.
Le Tibetan Institute of Performing Arts.
Une preuve de plus
s'il en faut
que le saint homme
a le sens
des priorités.
Ecoutez les étudiants du TIPA
chanter
danser
s’approprier leur culture
et la faire vivre
sur les planches
face
au
monde
dans "Instantanés du monde, au TIPA" (cliquez ici pour vous glisser dans les coulisses du TIPA)
Photographie©Anne Bonneau


vendredi 3 juillet 2015

Rive droite, rive gauche

Il y a des clubs
ici
aussi
à Zanzibar.
Des clubs où l'on joue de la musique
des clubs où l'on choisit de venir
pour le talent des musiciens
l'ambiance
la voix de la chanteuse.
Autrefois
on choisissait son club
en fonction
de son parti politique
car enfin
quoi de mieux que les chansonniers
pour assaisonner le concurrent?
Comme le Taarab est fait pour ça
distiller
avec une belle harmonie
l'acidité
voire le venin
mais sur une mélopée sirupeuse
ça donne des trucs
dont on devient vite
accro...
Aujourd'hui
on est plus gentil
les Taarab se jouent
dans les mariages
où l'on ne peut
trop écornifler
celui qui régale.
Dommage.
Ecoutez le Taarab ravageur de la regrettée Bi Kidude
dans "Instantanés du monde à Vuga" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 1 juillet 2015

Tout ce qui sonne n'est pas de bois

Lorsque j'approche mon micro de Farhan
je sens comme une réticence
un très léger recul
et le bémol d'un sourire
pour compenser.
Mais enfin
je sens bien
que c'est juste
pour compenser
cette petite
invasion.
Non que Farhan ne veuille que je l'enregistre
bien au contraire
non qu'il demande pour ce faire
une compensation
non que l'instrument demande lui
quelques soins
avant de prendre le micro.
Non.
C'est juste
comme me l'expliquera Farhan au fil des mots
qu'il se méfie des micros
et tout
ce qui n'est pas
acoustique.
Mais surtout
son horreur
c'est qu'on n'écoute pas la musique
par exemple
qu'on DANSE dessus.
Evidemment
moi
plantée raide
avec mon micro
retenant mon souffle
pour capter le sien
j'étais sa cliente idéale...
Ecoutez-le parler du Taarab
dans "Instantanés du monde à Vuga" (cliquer ici pour entendre la musique PUIS, la conversation!)
Photographie©Anne Bonneau