lundi 30 novembre 2015

Byzance!


On a beau savoir
que tout ça
est bien organisé
bien prévu
bien rémunéré
tout ça
l'accueil
les danses
les guirlandes
et les fruits
on ne peut s'empêcher
de tomber à genoux
mains tendues vers le ciel
(au moins, minimum, voire, pleurer de joie)
devant
l’opulence        
des parfums
des saveurs
des sons
de la gaîté
qui font pétiller
tout
ça.
Folklore, business ou tradition?
Qu'en pensez-vous?
Des éléments de réponse
Photographie©Anne Bonneau

C'est bête mais bon

Je vous aurais bien mis
la musique de "trente millions d'amis"
mais je sais pas vous
mais moi je déteste
les musiques qui vous envahissent
quand vous ouvrez une page
sans que JE (enfin, vous, en l’occurrence) ne l'ai décidé.
Donc
à nu
le programme
pas bête
des "Instantanés du monde"
de la semaine
sur Outremer 1ère
Aujourd'hui, à 13H30 (comme chaque jour, 13H30, faut-il vous le rappeler?)
suivez le pas d'un boeuf Moka, à la Réunion.
Mardi, celui d'un éléphant, dans le Kerala
Mercredi ceux des cormorans ( si si, vous verrez qu'ils marchent, aussi!) en Chine
Jeudi, ceux des tortues de l'île aux Aigrettes ( comment ça vous êtes pressés?)
et vendredi, chatouillez les nageoires de tout ce que vous voulez, l'eau est à 28° à Zanzibar (ah ah, vous êtes moins pressés, là tout de suite, non?)
Photographie©Anne Bonneau

C'est pour moi?


Le jour de mon arrivée
à Nuku Hiva
il y avait
des petits groupes de musiciens
postés partout
sur le quai
au marché
sur la digue
du front de mer.
Genre
y'avait plus
qu'à s'adosser
à un pilier
un cocotier
un auvent
et toc
sortir le micro.
Ma parole
du rêve.
C'est pour moi?
Ben non
juste
pour le petit millier
de touristes
qui débarquait
du gros paquebot
arrêté là
au coeur de la baie.
Et c'est tous les jours comme ça?
Non!
Heureusement disent certains...
Ecoutez, la grande parade d'accueil
et tout ce que cela induit
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 27 novembre 2015

Pour le savon

Ce n'est pas par amour de la belle ouvrage
que les gars suent sur ces bateaux de bois.
Ce n'est pas qu'ils rêvent de voyage
eux
ils ne partent pas
restent là.
C'est souvent pour ça
pour pouvoir rester là
vivre là
dignement
au village
avec les proches.
Pour ça
pour ça
il faut bien des années
ou un père charpentier
avec qui
tout petit
on a appris le métier.
Pour les autres
il faut s'y mettre
il faut apprendre
il faut s'y tenir
des journées de labeur
pas payées
enfin
si
juste
un peu d'argent
pour le savon.
Ecoutez la vie de ceux qui restent
à terre
entre le sable
et les troncs de palétuviers
dans "Instantanés du monde à Nungwi" (cliquez ici pour entendre leurs vies)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 26 novembre 2015

Pain quotidien

C'est souvent le parfum du café
qui vous alpague
dans les ruelles de Zanzibar
et aussi
celle
des marchands de poissons
postés aux endroits stratégiques
sur le passage des cuisinières.
Le vendeur est là
ou pas
jamais très loin
au pire
au stand de café du coin
ou
de l'autre coin.
Le poisson ici
c'est le pain quotidien
des centaines de porteurs se pressent
chaque matin
dans le sable gras du port
panier de bambou sur le porte bagage du vélo
et les mélopées des ventes aux enchères
prennent le relais
de la prière.
Alors la manne s'envole
très vite
dans les ruelles
au gré
de vos pas
vous les rencontrerez.
Ecoutez la vie
des porteurs du quotidien
dans "Instantanés du monde à Nungwi" (cliquez ici pour entendre leurs cris)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 25 novembre 2015

Marée basse

Ce n'est pas si courant
dans la région
l'océan Indien
de se retrouver
soudain
face
à des plages atlantiques.
Pas pour la chaleur de l'eau
non non non
pas pour la douceur et l'éclat du sable
non non non non
mais vraiment
pour l'amour de l'horizon
qu'ont les eaux ici bas.
Des marées basses sur des kilomètres
qui permettent la culture des algues
pour les travailleuses
et aussi
les chasses au trésor
pour les visiteurs.
Écailles de tortues
plumes
et coques
bois flottés
et qui sait
éclats de porcelaines de Chine
de perles d'orient
et lambeaux de soie?
Il y a tout ça
sur les marées basses de Zanzibar
et les hommes que l'on croise
à l'ombre des boutres
connaissent des histoires
de navigation
à multiplier les rêves
par cent.
Ecoutez-les
dans "Instantanés du monde à Nungwi" (cliquez ici pour entendre l'émotion )
Photographie©Anne Bonneau

mardi 24 novembre 2015

Que le vent vienne

C'est l'histoire d'une île dans le vent
alors forcément
au fait
des nouvelles
et des courants.
Courants maritimes
courants commerciaux
courants de pensée
un beau metlting pot en vérité.
C'est tout ça Zanzibar
une île minuscule et riche
qui a largué ses amarres un jour d'orage
et s'est rattachée au continent
finis les vents de mousson
qui apportent et reprennent
et font voyager entre ici et là-bas
trésors et abominations.
Enfin,
il y a bien encore
des vents qui parviennent à faire avancer les boutres
entre des points
qui sont maintenant connus
courus
et ne réservent
plus guère de surprises.
Restent ces boutres
à bout de regard
qui inspirent encore le respect
avec leur silhouette de dessin d'enfant
bravant les éléments.
Ecoutez les amoureux de ces antiques navires de bois en parler
dans "Instantanés du monde à Nungwi" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 23 novembre 2015

Changez de vie!

Toute cette semaine "Instantanés du monde"
l'insolent
vous invite
à shooter dans la fourmilière
et
à changer de vie!
Oula.
Dès aujourd'hui,
à 13H30
et pourquoi vous ne partiriez pas comme volontaire
dans une réserve naturelle
aux Seychelles, tant qu'à faire
hein
pourquoi?
On en cherche, des volontaires!
Sinon, mardi, suivez une Shéhérazade made in Pérou, à Bombay : franchement, si elle y est arrivée, pourquoi pas vous?!
Ou alors, mercredi, tentez de retrouver votre petite madeleine, plongez dans le goût d'antan, à Rodrigues
Et jeudi, pourquoi pas aller peindre des heures, à la plume, celles des manchots, sur une île déserte (mais c'est en Afrique du sud, il fait plus frais...)
Vendredi, vous pourrez toujours vous voir écrire de la poésie au fond d'un village goannais.
Et samedi, vous faites votre wish list, comme des grands.
Et dimanche
vous pouvez la poster ici
ça m'intéresse.
"Instantanés du monde" des vies, tous les jours à 13H30 sur Outremer 1ère
Photographie©Anne Bonneau

Question de corporation

Généralement je pose beaucoup de questions
et quand on a passé quelques temps/heures/jours
ensemble
il arrive
que les questions me soient retournées.
Bon.
Généralement on est à une pour dix
j'ai dix questions
on m'en pose une.
Ou deux.
Généralement
"Vous êtes mariée?"
"Combien avez-vous d'enfants?"
Bon.
J'arrête avec mes généralités
parce que là
sur ce chantier naval
du nord de l'île de Zanzibar
les charpentiers de marine
avaient mille questions.
Et pas du tout du genre perso
mais plus
sur notre façon de travailler
à nous
les gens du nord.
Du rôle des chefs
des syndicats
des apprentis
des horaires de travail
des assurances maladie
accident du travail
tout ça.
Oh, ça ne les empêchait pas de travailler
me faire réciter ma législation
non non
leurs mains on l'habitude
de manier la gouge ou la perceuse
cela fait des siècles qu'ils ont ça dans le sang.
En revanche
l'organisation du travail
ça leur semble plus important
que d'avoir du courant
et des perceuses électriques.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Nungwi" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 20 novembre 2015

Le renard et le ricin


On a mille questions à poser à Abdulgafoor Khatri
tandis que les filles 
à côté
travaillent à leur ouvrage de rogan.
Pour ne rien vous cacher
je n'en avais jamais entendu parler avant
du rogan
cette technique d'impression textile
à base d'huile de ricin 
alors évidemment
j'avais 10 000 questions à lui poser
à l'expert. 
Alors quand il a commencé à évoquer
le "fox style"
je me suis dit, mince
qu'est ce qu'un renard vient faire là-dedans?
et ma cervelle de mouliner
huile de ricin
huile de castor
huile de renard?
en jetant un œil à Viral, l'interprète
aussi éberluée que moi
j'ai bien compris
qu'on y était pas.
évidemment
il ne s'agissait pas
d'un style de renard
mais d'un style traditionnel
du folk style
...
moi je dis rien, hein, parce qu'avec mon accent, je peux faire pire...
Ecoutez-le sien, dans "Instantanés du monde à Nirona" (cliquez ici pour entendre nos accents)
Photographie ©Anne Bonneau

mercredi 18 novembre 2015

ça se mange?


L'aligot . 
J'ai tout de suite pensé à ça
à l'aligot
vous savez, cette purée de pomme de terre à la tomme fraîche
que l'on mange, dans le Cantal
ben voilà.
D'accord j'avais souvent un peu faim dans le Kutch
mais en regardant la technique du rogan
franchement
c'était comme l'aligot!
malaxer une purée de pomme de terre  une pâte molle
sur sa paume
pour la réchauffer
et attendre le moment
le bon moment
l'exact moment
où, elle file
on dit ça aussi
pour l'aligot
faut que ça file
et là, toc, c'est bon
quand elle a la juste consistance
on l'applique en volutes ou en arabesques
sur le tissu
fissa
sans baver
comme l'aligot, non?
ça ne fait pas un bruit, un comble, pour un Instantané!
Mais comme quand on mange- de l'aligot, par exemple- on cause, dans :
"Instantanés du monde à Nirona" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 16 novembre 2015

Coupe-fils

Ben oui, le temps file
et justement
à l'heure de la pause
"Instantanés du monde" vous propose
de couper court
avec
la bobine
du temps.
Aujourd'hui, à 13H30, suivez les navettes des tisserands du Chettinad
demain, glissez-vous dans la trame des chupa tibétaines
mercredi, cousez tranquille avec les femmes de Raivavae
jeudi, déroulez des cocons de soie, en Himalaya
et vendredi, si vous l'osez
suivez le fil de la vie
des
nomades
charmeuses
Kalbélia
du Rajasthan...
Un coupe-file par jour
accès direct
au fil de la vie
à 13H30
sur Outremer 1ère
Photographie©Anne Bonneau

Sans eau ni vent


Pour une fois 
je n'ai embêté personne 
enfin
pas trop 
exaspéré. 
Le seul endroit
ici
à Nirona
où les artisans
travaillent
sans ventilateur
par 45°C de moyenne
et pour une fois
ce n'est pas moi
qui arrive
avec le bec enfariné
en demandant
sur la pointe des pieds
si c'est possible
sans trop déranger
de l'éteindre
le ventilo
rapport à mon micro
qui n'aime pas du tout
mais alors pas du tout
les FRRRROU FRRROU FRRRROU
et autres hachis d'air.
Non, là, pas de ventilo
impossible
cela ferait sécher la pâte de rogan
que l'on applique en dessins sur les tissus.
J'adore cet endroit.
Nirona.
Les gens ont chaud
mais qu'est ce qu'ils sont sonorement agréables...
En savoir plus sur le rogan?
Photographie©Anne Bonneau

samedi 14 novembre 2015

Devant la scène

Devant la scène
généralement
il y a vous
et moi.
Je ne sais pas vous
mais moi
j'adore
les devants de scène
où il se passe des trucs.
Enfin, je disais ça jusqu'à ce jour
où j'ai vu le ballet de Yang Liping
à Kunming.
Avant ça me faisait rire
les salles de ciné
des villages indiens
où les gens crient et pleurent et insultent les héros
quand il faut.

devant la scène
où se produisent des artistes
comme vous et moi
entendez
en chair et en os comme vous et moi
voir le public poursuivre ses conversations
répondre au téléphone
prendre des photos non stop
alors que c'est pas trop permis
et qu'ils continuent
même quand ils se font flasher
par le gars embauché pour ça
armé d'un faisceau laser
pour "toucher" les contrevenants
( la honte peut être?  En tout cas, pas très dissuasif à ce que je vois...!)

ça me fait moins rigoler
tout de suite.
Il n'y a que la danse du paon
qui est parvenue
à alpaguer le public
à le tenir un peu bouche bée.
C'est bien
ça laisse de la place
à la musique.
Ecoutez l'amour que l'on a
de la danse
en Chine
dans "Instantanés du monde à Renmin Lu" (cliquez ici pour entendre l'émission)

vendredi 13 novembre 2015

Authentique versus folklorique

Ce ne sont pas des danseurs professionnels
la troupe de Yang Li Ping
ce sont des villageois
qui savent danser
pour la terre
la lune
ou plus prosaïquement
pour trouver
un mari.
Ce ne sont pas des paillettes
les costumes
qu'ils portent sur scène
mais bel et bien
de la broderie
made in China
entendez
de la belle ouvrage
de chez eux
de leurs villages
qu'il faut cinq ans à coudre
le soir
après les travaux des champs.
Mais ils dansent là
devant les foules qui adorent
et les plus vieilles
apprennent aux jeunes
ces chorégraphies hommage au vivant.
Avant
qu'elles ne soient
perdues.
Alors
danse authentique
ou folklorique?
Telle est la question.
Aisho ne se la pose pas
si elle est entrée dans la troupe
c'est pour gagner assez d'argent
pour payer un buffle à sa famille
restée au village.
Ecoutez-la
dans "Instantanés du monde à Renmin Lu" (cliquez ici pour entendre les danseurs-villageois des minorités ethniques, comme on dit là-bas)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 12 novembre 2015

De la boue entre les orteils

Elle aime le dire
Li Ping Yang
qu'elle a grandi
avec de la boue
entre les orteils
entendez
pas une fille des villes
mais bel et bien
de villages si reculés en Chine
que l'asphalte ne vient pas
jusque sous ses pieds nus.
Elle en tire une fierté non dissimulée
donc.
Même
si
aujourd'hui
c'est plutôt
une ultra
sophisticated
lady.
Mais enfin
pour la bonne cause hein
car si la belle
danse toujours aujourd'hui
c'est pour sauver
la culture
des minorités ethniques.
Pas moins.
On en discute
dans "Instantanés du monde à Renmin Lu" (cliquez ici pour entendre la chorégraphe star)

mercredi 11 novembre 2015

Toutes au parc!

Tous les matins
même un 11 novembre
ou un 1er octobre devrais-je dire
c'est comme ça
elles se retrouvent au parc
même quand il fait froid
quitte à se ganter de mitaines
mais elles y vont
danser.
Hygiène matutinale
moment de grâce
volé à la journée
de labeur
il faut y aller
danser.
Des danses de leur communauté
ou pas
il y en a toujours une
pour donner le tempo
pour vous raccrocher
à la choré

au parc
le matin
tous
les
matins.
Qu'on ait 17 ans
ou 87
pareil
ça danse.
Ecoutez Professeur Kong
parler de cet engouement
pour la danse
dans "Instantanés du monde à Renmin Lu" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 10 novembre 2015

Plus grande, plus belle

Qu'est ce qui motive
les petites filles
à suivre
ces cours de danse classique
en Chine?
Pas l'idée d'en faire leur métier
-super mal vu comme job-
Gagner en grâce
on le dit on le dit...
Etre la plus belle
la plus élégante
la plus grande
puisqu'on le dit
danser
fait
grandir.
On m'a dit tout ça
et aussi
que bien-sûr
certaines viennent
pour faire plaisir aux mamans
qui elles
n'ont pas eu le droit
petites
de danser
c'était pas permis
à l'époque.
Suivez un cours de ballet en Chine
en écoutant cette émission
"Instantanés du monde à Renmin Lu" (cliquez ici pour l'entendre)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 9 novembre 2015

De la légèreté

Au cas où le ciel
l'actualité
votre moral
vos amours
ou tout ça à la fois
soient plombés
en ce moment
je vous invite
cette semaine
dans "Instantanés du monde"
à prendre une dose de légèreté.
Aujourd'hui, on cause de l'importance de l'éphémère sur des îles paradisiaques
mardi, on prend le temps du petit point, dans le désert du Kutch
mercredi, celui de la grâce à Pondichéry
jeudi, le temps du rire avec les femmes Mahoraises
et vendredi, on se cale sur le pas des femmes des villages Gujaratis.
C'est tous les jours
à 13H30
sur Outremer 1ère
et ça ne provoque pas d'effets indésirables.
Photographie©Anne Bonneau

Au fond de la cour

Ce n'est pas vraiment au fond de la cour
mais au fond
du parking
souterrain.
Faut trouver.
Je suppose qu'il faut être motivée
pour danser
ici.
Passer entre les voitures
pour arriver aux studios
et se trouver devant des affiches
stipulant
la hauteur
réglementaire
des chignons.
Professeur Kong adore ce milieu
elle enseigne ici
après avoir suivi des cours
à l'école de l'armée.
Elle en sait long sur l'histoire de la danse en Chine
c'est passionnant.
Elle sourit
elle bouge les bras
et quand elle entre dans sa classe
fini tout ça
le piano caquète
et elle
claque dans ses mains.
Elle s'attarde parfois
sur les élèves les plus douées
tire là où ça a l'air de faire mal.
Les raides et les moches
elle les laisse
suivre tant bien que mal
ce ne sont pas elles
qui représenteront l'école
aux concours nationaux.
Ecoutez-la, dans "Instantanés du monde à Renmin Lu" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

dimanche 8 novembre 2015

Dieu, les dieux, et tous les autres


Bien-sûr il y a l'encens
le pot
la clochette
et la déesse.
Mais tout autour
sur les murs
de cette salle de l'ashram
Yoganjali de Sidhpur
il y a aussi
les portraits de
Jésus
Bouddha
Gandhi.
Mais dans la salle de méditation
des profs
il y a 
surtout
Sri Aurobindo
et la Mère.
Parés.
De tous côtés.
Ratissé large?
Il faut bien ça
pour panser
pour soutenir
pour alléger
et pour comprendre
enfin
où l'on va...
Ecoutez les parcours de vie
de Jigna
de Ramilaben
et des enfants
de Sidhpur
Photographie ©Anne Bonneau

samedi 7 novembre 2015

Alors, sourire...


Elle travaille ici
Jigna
depuis presque quinze ans.
Dans cet ashram
de Sidhpur
qui accueille
écolières et écoliers
femmes en détresse
qui ne savent plus
à quel saint
se vouer.
Jigna est celle
qui est là
qui ne pose pas de questions
qui laisse du temps
et qui sourit.
Elle rit souvent
quand elle raconte
des choses
pas gaies
pas faciles
la vie, quoi.
Ce rire pudique
qui masque élégamment
ce qui ne peut 
parfois
être dit.
Ecoutez les sourires et silences de Jigna
Photographie ©Anne Bonneau

vendredi 6 novembre 2015

La voix du désert


C'est une école.
Oui, c'est vrai
y'a pas d'uniforme.
Question de bon sens.
Pas de sous
pas d'uniforme.
Bon
une école donc
avec Jigna
qui, pour me faire plaisir
veut que les enfants chantent
pour moi
pour vous.
Moi je dis pas non
quand on veut m'offrir ça.
Sauf que
personne ne veut chanter.
Y'aurait bien Nikool
mais on le trouve pas.
On le cherche
on le crie
il arrive
il veut bien chanter
apparemment il est connu pour ça.
Il ouvre la bouche
et là
c'est tout le désert du Kutch
qui entre dans mon micro.
Cette voix
propre aux bergers itinérants
sablée, racée, profonde et puissante
même
sur un gamin
de huit ans.
Les autres sont ravis
les yeux brillent
les mains crépitent en applaudissements
Photographie ©Anne Bonneau

jeudi 5 novembre 2015

Tourner sept fois sa langue


Vous avez déjà entendu ça?
"Tourne sept fois ta langue dans ta bouche"
pour éviter
oups
aïe
et autre pardon murmuré...
Ici
à Ganeshpura
c'est écrit
sur les murs de l'école
les sept maximes
du parler mieux.
Pourtant
son à l'appui
je vous assure
que les enfants
savent aussi
tous brailler en même temps
et même couper la parole
des institutrices.
Si si
je me suis cachée derrière le mur
pour enregistrer.
Ouf
vous auriez pu croire
qu'on avait là
un nid
d'enfants parfaits.
Photographie ©Anne Bonneau

mercredi 4 novembre 2015

Et passent les chameaux


Il y a des tas de trucs
dehors
bien visibles
par la porte ouverte.
Des chameaux qui passent
des motos pétaradantes
et rutilantes
des perroquets en vols planés
des filles pas pressées.
Et pourtant
ils sont là
chaque matin
confits en méditation
ces jeunes garçons.
Tous
perdus dans leur Om
et autre Shanti
Pas un qui bronche
face à Sarasvati
la déesse de la connaissance.
Serait-ce possible alors?
qu'ils croient
dur comme le nirvana
que le savoir
est
ce qu'il y a 
de plus précieux...
Jigna, elle, le croit
Elle en parle
Photographie ©Anne Bonneau

mardi 3 novembre 2015

Ainsi parlait...


Elle a tout quitté
Ramilaben.
Pour mettre ses pieds nus
dans les pas de Gandhi
et de ses proches.
En l’occurrence
Vinoba Bhavé.
A vingt ans
elle a quitté sa famille
sa communauté
sa vie toute tracée
de femme au foyer
pour s'occuper
des plus démunis.
Elle parle peu
sourit souvent
vit dans une sorte de hutte
et prête attention
aux plus petits.
Elle parle peu
elle sourit.
C'est Jigna
son bras droit
qui nous raconte
cette histoire
extraordinaire
la vie
les engagements
les défis
de Ramilaben
la dame en blanc
qui se tait
et sourit.
Photographie ©Anne Bonneau

lundi 2 novembre 2015

Souvenez-vous

Instantanés du monde n'a pas la mémoire courte cette semaine.
Aujourd'hui, nous vous invitons
à rendre hommage
aux disparus
aux rives du golfe du Bengale.
Demain, vous pouvez vous attacher aux arbres, pour respirer leur âme au Rajasthan
mercredi, collez l'oreille contre la panse des boutres de bois, et vivez leurs périples en eaux tumultueuses
jeudi, posez pied sur une île trait-d'union, entre hier et demain, dans l'océan Indien
et enfin vendredi, souvenez-vous encore, des routes croisées et déchirées, des hommes de Zanzibar.

"Instantanés du monde" du lundi au vendredi à 13H30 sur Outremer 1ère
Photographie©Anne Bonneau

Le chat dort


Il est tôt
et pourtant
ils sont déjà là
les élèves de la medersa.
Avant l'école
ou après
selon
les saisons
ils se pressent
à l'école coranique.
Ce matin
quand je suis arrivée
c'était un peu le bazar
un peu plus que de coutume
quand toutes les classes confondues
récitent
à tue-tête
( mais pourquoi à tue-tête?)
des textes
pas toujours bien articulés.
Oui mais là
en plus
le prof
dormait encore.
Ecoutez alors, ce que ça donne
dans "Instantanés du monde à Ganeshpura" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie ©Anne Bonneau