lundi 31 juillet 2017

Ceci n'est pas du thé

Ceci n'est pas du thé
et pas même de l'eau chaude.
Et cette auguste bouilloire n'est pas
celle d'un villageois perdu au fin fond du monde
mais d'un restau branché
dans une mégapole chinoise.
Donc
une boisson chaude
à base de sucre et de lait de soja
posée sur un lit de foin
odorant
que l'on foule en avançant
et qui vous remonte aux narines régulièrement
vu que vous êtes assis
sur des tabourets bas.
Une ambiance donc.
Qui est là pour vous annoncer
une virée
dans les marchés de thés (les vrais!!! quoique...)
en Chine du sud!
Allez y jeter une oreille
c'est là : "Instantanés du monde dans les marchés de thés de Kunming"
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 27 juillet 2017

Mélopées et ritournelles

ça chante
au seuil de l'aurore
ça chante
à Zanzibar
muezzin
école coranique
re-muezzin
hirondelles
école laïque
et ça va
comme ça
crescendo
jusqu'aux concerts de Taarab
le soir
et au crépuscule
les clubs
ça chante
ça chante
et le muezzin
à la nuit
les cordes
les violons
les demi-tons
les quarts de tons
les sons d'Orient
d'Afrique
mélangés
mélopées
la poésie
les versets
tout ça 
se confond
ça chante
ça chante
écoutez
Photographie © Anne Bonneau

lundi 24 juillet 2017

A la baguette


Il a décidé
de former
un orchestre
de filles
Mohammed Ilyas
à Zanzibar.
Violon, ghanoun, accordéon
de la pure
tradition
éclectique
zanzibarite.
Elles ont le sourire maigre
les donzelles
sous les quolibets
soupirs
et autres regards excédés
du maître de musique.
Oula
on n'est pas là pour rigoler.
Alors quoi?
Un business
les ensembles féminins?
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 21 juillet 2017

C'est de la triche!

Pas question
de triche
ici.
Eh.
Ne croyez pas
que parce qu'il fait doux
que l'on sirote des jus de tamarin
que l'accent est chantant
on est louvoyant
sur le règlement.
Non non non.
Ici à l'île Maurice
les courses hippiques
c'est réglo.
Pesée
contrôle anti-dopage
caméra pour-vérifier-des-impairs-que-j'ai-même-pas-compris
mais-qui-ont-l'air-super-graves
souffle coupé
suspens
et tout le toutim.
Du sérieux vous dis-je.
Comme je n'y connais rien
j'ai posé toutes les questions idiotes
et fait fi de l'omerta.
Venez avec moi aux courses
on va rire
et trembler
dans "Instantanés du monde au Champ de Mars"

jeudi 20 juillet 2017

Le paddock, c'est chic

Coté cour
à l'hippodrome du champ de mars
île Maurice
c'est chic
super chic
chapeaux et champagne
depuis des lustres
on y va
et on montre
crinières lissées
et peaux lustrées.
Coté jardin
sous le pied de tamarin
on se presse
on se pousse
on parie
on rage
on se gratte la tête
on cherche des tuyaux
on s'approche
et j'ai comme l'impression
que de ce côté-là
le coeur bat plus vite...
Plongez dans les courses
et écoutez
"Instantanés du monde au Champ de Mars"

mercredi 19 juillet 2017

La balance

On dit des top model
mais il y a pire
comme accros à la balance.
Les jockeys.
Car pour eux
le but n'est pas d'être
toujours plus minces
mais toujours
au bon poids.
C'est pas lourd.
Mais c'est précis.
Alors le moment
où ils passent sur la balance
juste avant les courses
est un stress
à chaque fois.
Et comme le handicap est fixé au gramme près
ils trouvent des trucs
pour arriver
pile
dans
le
poids.
Un petit verre d'eau en vitesse
ça pèse
si si
juste le temps de la pesée
et si c'est trop peu
quelques plombs
sous la selle
et hop.
Suivez des as du régime
sans maillot de bain
dans "Instantanés du monde au champ de mars"

mardi 18 juillet 2017

Le droit à l'adrénaline

On ne peut pas dire que ce soit très féminin
les courses hippiques
à l'île Maurice.
Du coup quand il y a quelques donzelles
les photographes se précipitent.
Shalini et Adriana
hôtesses d'accueil au Turf Club
avouent qu'elles apprécient
voir leurs consœurs
flâner près des paddocks
"ça apporte un peu de glamour".
Cantonnées à leur image
elles le sont
même Shalini
journaliste
qui rêverait de mener les interviews
avec un monde
qu'elle connait
sur le bout des ongles.
Vernis nickel.
Cela va sans dire.
Ecoutez des filles
qui font des courses
leur aire de jeu
dans "Instantanés du monde au Champ de mars"

lundi 17 juillet 2017

Footballeur? Trop cheap!



C'est un peu ce que m'a dit Ravi Rawa
quand je l'ai rencontré à l'île Maurice.
Si vous voulez la gloire
l'argent
et tout ce qui va avec
à Maurice
un seul rêve
être jockey.
Les stars de l'île
ce sont les jockeys.
On vous embarque aux courses hippiques
inutile de connaitre
on vous explique tout.
Et on se glisse avec vous
dans les coulisses
les pièces interdites au public
et les confidences
des jockey.
Imaginez
ils sont tellement populaires
qu'au grand bazar
les vendeurs leur donnent fruits et légumes.
Allez, venez aux courses
avec "Instantanés du monde au champ de mars" (cliquez, c'est là!)

jeudi 13 juillet 2017

A côté

C'est là
le coeur de l'ashram
c'est là
que reposent les corps
de Sri Aurobindo
et de la Mère
ici au Samadhi
à Pondichéry.
C'est un lieu à part
on peut y entrer
se poser à côté
du marbre blanc
couvert de fleurs
et d'encens.
Se poser.
Y voir les écureuils
bondir entre les arbres majestueux
la course du soleil
dans la cour
emplie de pots en terre
où les fleurs sont protégées
aux heures les plus vives de la journée
de parasols minuscules
de paille tressée.
Un lieu
où le temps
ne passe pas
ou alors si peu
que l'on ne peut
s'en 
apercevoir.
Posez-vous
à côté
dans "Instantanés du monde à Pondichéry" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 12 juillet 2017

La Bengâli de Pondichéry

Elle est arrivée
à Pondichéry
quand elle avait deux ans
dans les basques de ses parents.
Ils n'étaient pas les seuls
Bengâli
à trouver refuge
dans le comptoir Français.
Le plus connu d'entre eux
était un politique en rébellion
fuyant les Anglais
pour cause
d'envie
d'indépendance.
Sri Aurobindo.
Celui qui troque la politique
pour la philosophie 
et la spiritualité
fait venir à lui
des foules de disciples.
Du Bengale et d'ailleurs.
Et d'ailleurs
ça continue.
Je ne sais quel âge
a cette femme superbe
se mouvant comme une algue
dans la Baie du Bengale
dans ses saris légers de coton céladon. 
elle a connu "La Mère"
la compagne spirituelle -et néanmoins Française- de Sri Aurobindo
donc
ça fait un bail.
Elle est restée ici.
Pas pour enseigner
juste
pour 
être
là.
Ecoutez la belle Bengâli de Pondichéry
Photographie©Anne Bonneau

mardi 11 juillet 2017

En gris et blanc

Ils sont nickels
toujours repeints de frais
en gris et blanc.
Alors qu'ailleurs
les badigeons partent à vau-l'eau
eux
ils résistent.
En vérité
ils se font entretenir
de la façon 
la plus assidue.
Les bâtiments de l'ashram.
C'est ainsi qu'on les reconnait
à Pondichéry
ces demeures
appartenant
à
l'ashram.
Abritant
bureaux
et écoles
ateliers
et logements
des façades austères
et élégantes
où vit Jhummur
que vous rencontrerez dans "Instantanés du monde à Pondichéry"
Oui il y en a plein
des bâtiments
en gris et blanc
dans les plus beaux quartiers de Pondi.
Il y a de l'argent
à l'ashram
on peut dire ça comme ça.
Mais c'est pas du tout
du tout
du tout du tout du tout
pour ça
que Jhummur vit là.
Ecoutez-la. (là)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 10 juillet 2017

Les aurores contagieuses

C'est comme ça chaque matin
on se lève
et on va
saluer
l'aurore
ici
à Pondichéry.
Et généralement
le soleil n'est pas là.
C'est la brume
qui poudre
la baie
le soleil
lui
vient après.
Mais enfin
l'aurore est là.
Et la foule aussi.
Qui prie
depuis des lustres
et aujourd'hui
qui court
aussi.
Autrefois
la Promenade de Pondi
car les Indiens l'appellent ainsi
était un champ de méditation
à ciel ouvert
pas un déambulatoire
de gens qui suent
en short lycra.
A la rigueur
on pratiquait son yoga.
L'impact de l'ashram?
Savoir...
Ecoutez Jhummur en parler
avec finesse et conviction
elle évoque
une certaine
contagion
dans "Instantanés du monde à Pondichéry" (cliquez ici pour écouter l'aube se lever sur la baie du Bengale)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 7 juillet 2017

C'est la lune finale

Ce ne sont généralement que les enfants
- j'entends, les garçons-
qui viennent sur la plage
faire des triples sauts périlleux arrière sur le sable
à la tombée du jour.
Mais ces jours derniers
sur la plage de M'zoizia à Mayotte
le coucher de soleil était tel un aimant.
Attirant dans ses lueurs fondues au noir
une armada de badauds
des gamins surexcités
mais aussi de plus vieux
et même
des femmes lasses
emballées en salouvas multicolores.
On cherchait la lune.
La lune finale.
Celle qui annonce la fin du ramadan.
Il faut entendre les cris de joie
à la vue de la virgule argentée.
Même le rayon vert ne peut rivaliser.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à M'zoizia"
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 6 juillet 2017

Courage, nom commun, féminin singulier

Je ne l'ai jamais vu ne pas sourire.
Nissioiti.
Elle est comme ça.
Levée dès potron-minet
préparant ses enfants pour l'école coranique
tout juste rentrée du champs
en étant passée par la cuisine
et la toilette
pour que ses filles
ait une belle image
de leur maman.
Toujours souriante
dans l'effort
bref
ou au long cours
réclamant des baisers de ses enfants
offrant l'air frais et le sofa
durant le jour
le festin à la nuit tombée
l'encouragement aux hommes las
d'un jeûne en pleine canicule.
Rencontrez-la
Nissioiti
écoutez-la
dans "Instantanés du monde à M'zoizia"
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 5 juillet 2017

Tu ne goûteras point

Cela prend des heures
les préparatifs de repas
en plein mois de ramadan.
L'option brocoli-vapeur-et-au-lit
n'est même pas concevable.
Festin obligatoire tous les soirs.
En tout cas ici
à Mayotte
chez Nissioiti.
Alors on se fait prêter main forte
les filles
les cousines
les employées
toutes passent des heures
au quotidien
en cuisine.
Un seul credo:
"Tu ne goûteras point"
car un doigt dans la sauce
juste pour vérifier le sel
et vlan,
le carême est rompu.
des jours à rattraper
maintenant
aujourd'hui
alors que tout le monde a déjà fini.
Ecoutez les femmes en cuisine
dans "Instantanés du monde à M'zouazia"
Photographie © Anne Bonneau

mardi 4 juillet 2017

Qu'est ce qu'on mange ce soir?

C'est LA question
qu'est ce qu'on mange ce soir
surtout
quand on jeûne toute la journée.
Bouchées doubles
dans tous les sens du terme
durant le ramadan.
Pour les femmes, ça double (minimum!) le temps en cuisine
mais aussi
en ravitaillement.
A Mayotte
si l'on a un champs ça va
enfin
c'est déjà ça
sinon...
Sinon la question taraude
aiguillonnée par les incursions des hommes en cuisine.
Vivez un autre ramadan
dans "Instantanés du monde à M'zouazia"
Photographie © Anne Bonneau

lundi 3 juillet 2017

A la fraîche



Sitôt le repas de la nuit achevé
ils filent sur les routes
direction
les champs.
ça se passe comme ça
en saison de ramadan
on mange
on profite des heures fraîches du jour
pour aller cultiver
récolter.
Après.
Après ça dépend si l'on est un homme ou une femme.
Cette semaine, nous avons choisi de suivre Nissioiti
à Mayotte
durant son très féminin ramadan.
Qu'est ce que ça change?
Ecoutez "Instantanés du monde à M'zouazia"
Photographie © Anne Bonneau