lundi 30 avril 2018

Mémoire du geste

Elle se souvient de tout
Marie-Victoire
du nom des Sœurs, à Sainte Anne
celles qui lui apprenaient
à troquer son fruit à pain
contre les tartines de beurre le matin.
Qui lui disaient
comment bien parler
le français.
Comment se tenir
se vêtir.
Tout.
Tout
sauf la danse.
Mais
mais
elle se souvient
pourtant
des gestes appris
en cachette des grand-parents
qui lui frappaient les jarrets
s'ils la prenaient à danser.
Les gestes
pourtant
sont restés.
Et les chants aussi.
Une mémoire du corps
qu'elle transmet
à ses enfants
ses petits-enfants
qui ont compris
enfin
que ces gestes immémoriaux
pouvaient
aussi
les enrichir...
Ecoutez la passation 
entre chants et rires
dans "Instantanés du monde à Upeke" (cliquez ici pour entendre l'émission)
et régalez-vous du beau parler de Marie-Victoire
déclarant
"Ce sont eux, mes petits-enfants, qui portent la danse maintenant"
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 27 avril 2018

Mon voisin

Votre voisin du dessus est pianiste?
Violoniste débutant?
Danseur de claquettes aguerri?
Le nôtre cette semaine
s'appelle Michel Legris
mais quand il commence à battre tambour
forcément
au moins un voisin rapplique.
Pas pour se plaindre
non
pour jouer avec lui.
C'est la vie de village
à l'île Maurice.
Il faut comprendre
jouer avec Michel Legris
c'est un peu comme si vous adoriez danser
et que Fred Astaire vivait
dans la maison d'à côté.
Venez entendre!
"Instantanés du monde dans les villages mauriciens"
c'est là!
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 25 avril 2018

C'est gentil chez vous

C'est sa case au village
à Alain Gordon Gentil.
Oui, l'idée était de retrouver
les connus et moins connus de l'île
dans leur lieu d'enfance
dans leur village
sur leur domaine.
Cette case-là
- que l'écrivain a quittée depuis lurette-
est posée contre
le jardin de Pamplemousses.
Le jardin vous le connaissez tous
mais la vie derrière le jardin?
On vous y emmène cette semaine
dans "Instantanés du monde dans les villages mauriciens" 
Photographie © Anne Bonneau

lundi 23 avril 2018

Rentrez au village!

Rentrez au village!
C'est l'injonction des Instantanés cette semaine.
Rentrez parce que
c'est le printemps
c'est de la racine pleine de sève
c'est du lien
c'est de la saveur
c'est du temps
à prendre
sans le perdre
croyez-nous!
On vous y emmène au village
dans une île
connue plutôt
pour ses rives
que ses intérieurs
plus discrets.
"Instantanés du monde dans les villages mauriciens"
c'est là!
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 20 avril 2018

Le sens de l'intime

Qui invitez-vous chez vous?
Dans quelles pièces faites-vous entrer
les visiteurs?
Quel est votre espace le plus intime?
Ce sont des questions qui se posent
dans les rues
en Inde.
Là où vivent parfois des familles entières
certes
mais aussi
dans les constructions transitionnelles
des maisons tamoules
de Pondichéry
-enfin, ce qu'il en reste!-
il en reste encore
et même des vrais gens
vivant dedans
et
dehors...
La part de public
la part de privé
et la sacro-sainte intimité
il est question de tout ça
dans ce petit espace de 20 minutes
qu'est un Instantané du monde!
Ecoutez celui-ci
à Pondichéry!
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 19 avril 2018

Etat des lieux

Un état des lieux.
C'est ce qu'a fait l'ONG Intach
à Pondichéry
aux premières années de sa présence ici.
Et au fil des ans
les architectes ont assisté
médusés
révoltés
dégoûtes
à la disparition
lente ou expresse
du patrimoine architectural de la ville.
Oh bien sûr, les fleurons sont encore là
rénovés de frais
 au coude à coude
avec des petits nouveaux bâtiments
qu'on-dirait-des-vieux.
Bon.
Entrez dans l'univers impitoyable
de la beauté
de l'harmonie
du savoir-vivre
en péril
dans "Instantanés du monde à Pondichéry"
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 18 avril 2018

Rendre à César

On dit on dit
que ce sont les Français
qui ont donné à Pondichéry
cet air si exotique
pour n'importe quel touriste Indien de passage
dans une ville qui vit de plus en plus
grâce aux touristes
surtout
Indiens.
Cet air exotique?
Entendez, ce damier de rues
qui n'a rien des entrelacs
que l'on connait
dans les villes indiennes.
Un plan en carré
hérité en vérité
c'est Ajit Kujalgi qui le dit
des prédécesseurs des colons français.
Embarquez chez Ajit
architecte urbaniste de son état
et faites fi
des idées reçues!
"Instantanés du monde à Pondichéry" rectifie!
Photographie © Anne Bonneau

mardi 17 avril 2018

Ombre pour tous!

Ok hier je vous alpaguais
à grand renfort de véranda sous colonne
de marbre
au fond de jardins qu'on imagine paisibles
habités par le seul chant des oiseaux.
Bon.
C'est vrai, Pondichéry est comme ça.
Mais pas seulement!
Un peu plus loin des bords de mer
les vérandas des maisons tamoules
ont plutôt cet air-là.
Accueillant les visiteurs de passage s'il le faut
car le soleil brille aussi
plus à l'ouest.
Venez découvrir un autre monde
dans "Instantanés du monde à Pondichéry"
Photographie © Anne Bonneau

lundi 16 avril 2018

Poussez la porte

Les murs sont hauts
blancs, jaunes ou roses vifs
et les bougainvillée dégringolant
passant en écume au-dessus de la maçonnerie
s'épanchant en tapis sur les trottoirs larges
sont autant de petits bonheurs
ponctuant la marche
dans la ville
au mitan de journées torrides.
Parfois une porte est entrebâillée
une porte?
Un portail monumental!
Et parfois la vie s'en échappe
on la vole
d'un regard.

des femmes brodant assises sur le sol
qu'on imagine frais
d'une véranda de fond de jardin.
Venez découvrir
la vie
dans cette ville si particulière d'Inde du Sud
dans "Instantanés du monde à Pondichéry"
Photographie © Anne Bonneau

dimanche 15 avril 2018

Revoir Pondi

Parce que Pondichéry fait toujours rêver
que l'on y soit déjà allé
ou pas.
Parce que Pondi grandit et change vite
et que l'urgence de la voir ainsi
dans ses atours d'autrefois
est de plus en plus grande.
Parce que flâner dans ses rues
à toutes heures du jour et de la nuit
est un des plus grand plaisir de la vie.
Parce qu'on peut le faire en toute quiétude
en toute nonchalance
en toute indolence
et qu'on en a besoin.
Parce qu'un architecte est à vos côtés
et attire votre attention sur la beauté de la ville
alors venez
revoir Pondi
dans "Instantanés du monde à Pondichéry", vous cliquez, vous y serez...
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 13 avril 2018

Dignitaire et dignité

C'était une rencontre obligée
lorsque l'on s'intéresse
de près
au vaudou.
Un Da
un dignitaire de Ouidah
qui vous reçoit
dans tout son apparat
mais néanmoins
vous cause
en français dans le micro
et sans trop d'obscures allusions
normal
vous n'êtes pas initiés.
Alors on a choisi de suivre
le parcours d'Anselme
qui a bien besoin
pour ses documentaires
sur lesquels il travaille depuis dix ans
de quelques pistes
et aussi
c'est le Da qui le dit
de quelques protections
pour un sujet
qui peut
ne pas laisser indemne.
Suivez-le dans "Instantanés du monde dans les couvents Béninois"
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 12 avril 2018

Hors des traditions

Il a celles qui se plient
aux traditions
et celles qui refusent.
Anselme Awanou a assisté
à ces cérémonies animistes
qui libèrent les veuves
de l'emprise de leur mari défunt
à moins que ce soit
de l'emprise de la société
sur leur statut
et
leur personne.
Bref.
cérémonie il y a
où des femmes qui ont perdu leur mari
et ont été "internées" en lieu clos durant des mois et des années
sont éjectées d'un coup sur la place publique
pour accomplir ce que les dignitaires
attendent d'elles.
Cette dame-ci a refusé.
Elle est encore en vie.
Ce n'est pas toujours la cas.
Ecoutez Anselme et les dignitaires vous énoncer les règles
dans "Instantanés du monde dans les couvents béninois"
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 11 avril 2018

Nous n'irons plus au bois

Ne plus aller au bois
ne plus aller à la rivière
ne pas passer les croisées de chemin
ne pas s'approcher de l'eau
et surtout
ne pas aller au marché
ni pour y vendre
ni même pour y acheter
là n'est pas la question.
On ne fait plus rien de tout cela
entre le moment où son mari décède
et celui
où sont achevées les cérémonies ad'hoc
au Bénin.
Car pas question
de croiser
son mari défunt
sous peine
de folie
de mort subite
pour vous ou vos enfants.
Ecoutez les dignitaires
vous apprendre la vie
dans "Instantanés du monde dans les couvents béninois"
Photographie © Anne Bonneau

mardi 10 avril 2018

Ne pas déranger

Les religions monothéistes sont très implantées
au Bénin.
On ne déroge pas
aux prières du dimanche
et
du vendredi.
Mais pas question pour autant
d'oublier le vaudou.
Vous n'entrerez pas comme ça
dans un couvent béninois
pour ce faire
nous avons suivi
Anselme
un documentariste qui se pique
de faire connaitre les traditions
de son pays.
Et bien même lui
derrière l’œilleton de sa caméra
reste parfois bouche bée
par ce qu'il voit.
Suivez-le dans "Instantanés du monde dans les couvents béninois"
Photographie © Anne Bonneau

lundi 9 avril 2018

Au four et au moulin

Il y a foule dans les églises béninoises
Pâques ou pas.
Faut dire qu'on ne plaisante pas
avec les grands événements de la vie
et surtout
de la fin de vie.
Que l'on naisse
que l'on meure
que l'on ressuscite
ou que l'on soit entre les deux
pas question de passer outre
les bénédictions
les commémorations
les injonctions
les prières de tous crins.
De tous crins vous dis-je.
Car pas question de se priver
de quel qu’aide que ce soit
on peut
là aussi
être chrétien
et
faire en sorte que les divinités animistes
ne soient pas en reste.
Partez dans les pas d'Anselme Awanou
documentariste entre deux eaux
pour découvrir la complétude
à la Béninoise
dans "Instantanés du monde dans les couvents béninois"
Photographie © Anne Bonneau




dimanche 8 avril 2018

Cérémonies et fracas

Cette semaine nous vous emmenons
en territoire codifié.
En terre de cérémonies
dans un pays bardé
de divinités
où la frontière du visible et de l'au-delà
de la vie et des revenants
des vivants et des conventions
la frontière
est subtilement brouillée!
Vous rencontrerez dignitaires et sociologues
croyants dur-comme-fer
et sceptiques invétérés
mais vous serez invités dans
les couvents béninois
qui ne sont pas peuplés de chanoinesses
mais de divinités
vaudou.
"Instantanés du monde dans les couvents béninois".
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 6 avril 2018

Eglise et dépendances

Ceci est une vraie église catholique.
Où l'on prie, où l'on donne des messes.
Un ou deux mariages par an.
Une poignée de baptêmes.
Ceci est une église en Chine.
Qui a fait de son couvent un hôtel.
Bon, en même temps, il n'y en n'a pas tant que ça des religieuses, hein.
De temps en temps, les offices sont couverts par une sonnerie stridente.
Non, ce n'est pas pour empêcher les fidèles d'entendre le sermon
ce sont des bureaux gouvernementaux qui se sont installés

dans une dépendance de l'église
et les sonneries rythment les journées de travail 
évidemment
faudrait voir à rester dans les temps.
Sinon, c'est une vraie église
A fréquenter, dans "Instantanés du monde, à Dali"
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 4 avril 2018

Cent ans de bravitude...

Je l'ai croisé à chaque fois que je sortais dans les rues de Dali, en Chine
Au début, je ne savais même pas s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme
Une canne, un pantalon et une veste matelassés 
et un visage de pomme blette.
Une silhouette étonnante 
qui cavalait dans les pentes de cette vieille ville du Yunnan
En trois jours
elle m'était familière
je la saluais en passant
elle me rendait la pareille.
Et puis j'ai fait cette interview du curé de la ville.
Qui m'a parlé de cette religieuse âgée
qui vendait des légumes pour permettre de gagner quelques sous pour que l'église tienne debout, durant les années de la révolution culturelle
Nous parlions, dans les cours et arrières cours de la paroisse
Elle était encore là
Il me l'a présentée
la religieuse qui avait sauvé l'église de Dali
Elle a cent quatre ans
garde les clés des dizaines de portes de la congrégation
et ne mange pas de piment
elle est sourde
impossible de parler avec elle
Je lui ai juste souri
son visage s'est plissé un peu plus
Une rencontre, dans "Instantanés du monde, à Dali"
Photographie © Anne Bonneau

lundi 2 avril 2018

Payez et mariez vous tous

2000 yuans, c'est à dire environ 250 €, c'est ce qu'il vous faudra débourser pour vous marier dans cette église du Yunnan.
Peu importe que vous soyez chrétien ou non.
On n'est pas là pour ça.
Pour cette somme-là vous aurez:
- Les pigeons blancs qui s'envolent à votre sortie de l'église ( je soupçonne la jeune musulmane voilée qui tient l'ancien presbytère transformé en colombier - colombier qui abrite aussi des toilettes pour dames- de les avoir dressés à la baguette...)
- Une chorale en costume qui entonnent des chants sacrés
- Des fleurs aux bancs
et même, un vrai prêtre certifié par l'église patriotique, qui vous souhaitera bonheur
( le champagne est en option)
Sur les publicités alléchantes avec photos quadri brillantes sur papier 320 grammes, je me demande même si on ne vous parle pas de "bénédiction"...
Retour en grâce du catholicisme en Chine?
Que nenni, c'est juste, la mode du mariage en blanc, dans un cadre ad'hoc.

D'autres révélations croustillantes sur la façon dont les Chinois voit cette religion, dans "Instantanés du monde, à Dali"
Photographie © Anne Bonneau